La Coordination syndicale de l'Education a décidé, hier, son retrait collectif de la charte d'éthique de l'éducation en raison, affirme-t-elle, du non-respect des obligations du ministère, tout en boycottant toutes les réunions et activités, organisées et programmées par la tutelle au niveau national et local. Les six formations syndicales (UNPEF, SATEF, CNAPESTE, SNAPEST, CLA, SNTE) ont, dans un communiqué rendu public hier, haussé le ton, menaçant de perturber le deuxième trimestre. La Coordination syndicale de l'éducation a, à cet effet, appelé tous les travailleurs du secteur à rester solidaires autour de leur syndicat, pour réussir cette action de protestation, et de soutenir les décisions prises à l'avenir, afin de permettre la réussite de cette démarche. Le divorce est donc annoncé, entre la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, et ces six syndicats, qui forment la majorité de ses partenaires sociaux. La Coordination syndicale de l'éducation a, par le biais de ce communiqué, a annoncé son retrait de la «charte d'éthique», conclue il y a trois ans entre la ministre de tutelle et la majorité des syndicats, dans le but de soustraire le secteur aux turbulences syndicales cycliques. Cette démarche se traduira sur le terrain, notamment par le boycott systématique des réunions et autres activités avec la tutelle, tant au plan local que national. Une décision qui a été prise à l'issue d'une réunion de travail consacrée à l'étude et à l'analyse de la situation du secteur, organisée par ces six syndicats. La Coordination a justifié sa décision par la «situation dangereuse qui laisse présager une atmosphère d'instabilité et de conflit, en raison des politiques adoptées par le ministère de l'Education nationale pour gérer les affaires du secteur», a-t-on précisé. La Coordination a, en outre, rejeté les décisions qualifiées de provocatrices, qui introduiraient le secteur dans une véritable crise. A ce propos, la même source cite «l'inclusion d'un traitement pédagogique le week-end, l'atteinte portée au droit des employés à un congé de maladie». Elle a indiqué également, que la situation qui prévaut actuellement dans le secteur «est au bord de l'explosion» à cause, poursuit le communiqué, «du non-respect des engagements de la tutelle» par rapport au statut particulier, et la gestion des œuvres sociales. Les syndicats ont contesté par la suite, «la méthode de travail de la ministre», la qualifiant «d'incompatible avec les réels partenaires sociaux». Les six syndicats ont, notamment, dénoncé les contraintes administratives exercées contre la liberté de l'exercice syndical, citant en particulier le non octroi de locaux par l'administration, et également l'interdiction d'appel à la justice dans le cas de l'opposition de l'administration à la grève, ainsi que la suppression des procès-verbaux des réunions bilatérales. A propos des réformes projetées dans le secteur, la Coordination met en garde contre «l'unilatéralisme de la ministre», et revendique le droit d'y être associée en tant que «premiers concernés». La Coordination a dénoncé la politique de fuite en avant adoptée par la tutelle, surtout la manière de travail des comités diligentés pour résoudre les problèmes du secteur, en particulier le dossier des œuvres sociales et le statut particulier. La Coordination a «promis» en conclusion, un deuxième trimestre «chaud» si l'administration reste «muette devant leurs revendications». Nous avons essayé de contacter les services du ministère de l'Education pour avoir leur point de vue par rapport à ce retrait collectif de la charte, mais ils sont restés injoignables.