La responsabilité de l'échec des négociations est imputable à la ministre accusée de vouloir imposer une charte d'éthique et de responsabilité, significative de remise en cause des libertés syndicales. Le ciel s'assombrit à nouveau sur la ministre de l'Education. Dans un communiqué rendu public, hier, la Coordination des syndicats de l'éducation (CSE) annonce une grève cyclique de trois jours dès le 9 mars prochain. La Coordination impute cette décision de revenir à la grève, après une trêve d'un mois, à la volonté de la ministre de tutelle de faire l'impasse sur les principales revendications, dont le statut particulier, et de les contraindre à signer le protocole d'éthique. "Après deux jours de négociations, mercredi et jeudi, avec la ministre de l'Education, nous nous apercevons que notre tutelle a pour seule motivation de nous pousser à signer la charte d'éthique sans prendre en charge nos revendications", regrette Messaoud Amraoui, chargé de communication de l'Unpef. Pour rappel, la CSE regroupe 7 syndicats, en l'occurrence le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), le Syndicat national des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), ainsi que le Syndicat du conseil des lycées d'Algérie (CLA - non agréé). La CSE revendique essentiellement la réouverture du dossier du statut particulier, l'intégration sans condition des enseignants en voie d'extinction. Elle demande, également, une révision des statuts des différents corps de l'éducation nationale dans un souci d'"équité et de justice" en matière de classement, de promotion, de réintégration et des postes nouvellement créés. De son côté, le Cnapest affirme le maintien de son mouvement de grève qui entre dans son 7e jour. "La grève est maintenue du moment qu'il n'y a aucune prise en charge de nos revendications", déclare Messaoud Boudiba, chargé de communication du syndicat. Le syndicaliste souligne, par ailleurs, que le Cnapest appelle depuis longtemps à la stabilité du secteur. "Nous avons donné le temps nécessaire à la ministre de l'Education pour répondre à notre plateforme de revendications, mais rien n'a été fait", regrette M. Boudiba. Pour le syndicaliste, la première responsable du secteur de l'éducation "pratique la politique de la fuite en avant". Il s'explique : "Au lieu de trouver une solution à nos revendications pour éviter le pourrissement, la ministre de l'Education essaye de nous monter les uns contre les autres", regrette notre interlocuteur. Pour sa part, la ministre de l'Education a encore appelé, hier, en marge de la signature d'un protocole d'accord entre son département et le Haut-Commissariat à l'amazighité, "au bon sens". Pour la ministre, la révision du statut particulier des enseignants et l'amélioration des conditions de l'enseignement sont tributaires de la stabilité du secteur. "Pour nous, il est essentiel de continuer à répondre à l'amélioration du statut (particulier) des enseignants, mais également approfondir l'amélioration des conditions d'enseignement. Pour cela, il faut aujourd'hui que l'école connaisse une période de stabilité", persiste Mme Benghebrit. Par ailleurs, la ministre de l'Education assure ne pas perdre espoir que les syndicats grévistes continuent encore à dialoguer avec la tutelle pour trouver la solution aux problèmes du secteur. D. S.