Dopés par les négociations sino-américaines et l'accord de l'Opep, les prix du pétrole divergeaient hier, en cours d'échanges européens, mais restaient proches de leurs plus hauts niveaux depuis novembre. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 66,23 dollars à Londres, en baisse de 2 cents par rapport à la clôture de vendredi. A New York, le baril américain de WTI pour le contrat de mars gagnait 37 cents à 55,96 dollars. Hier matin, les cours ont même atteint, lors d'une séance, leur plus haut niveau depuis trois mois, à 66,83 dollars pour le Brent et à 56,27 dollars pour le WTI. «Il semblerait que les baisses de production de l'Opep fonctionnent», a résumé un analyste. Depuis début janvier, l'Opep et ses partenaires, dont la Russie, doivent appliquer des limitations de production plus strictes, comme ils l'avaient promis début décembre. Si la Russie n'a pas encore énormément réduit sa production, l'autre géant pétrolier du groupe, l'Arabie saoudite, a limité ses exportations encore plus qu'il ne l'avait annoncé, et a promis de nouvelles baisses en mars. «Il faut reconnaître qu'une partie de cette baisse n'est pas volontaire», a cependant souligné Tamas Varga, analyste, alors que deux membres de l'Opep, l'Iran et le Vénézuela, voient leurs exportations limitées par des sanctions de Washington. «Les craintes des marchés» sur les sanctions commerciales que s'infligent les Etats-Unis et la Chine, «se sont apaisées», ce qui profite aux prix, a également souligné Wilson. Après une semaine de négociations à Pékin, et avant une autre à Washington, le président américain, Donald Trump, a affirmé que les discussions se passent «extrêmement bien», même si des questions «très difficiles» restent encore à régler, selon son négociateur en chef. Cet optimisme du marché a, par ailleurs, pesé sur le dollar, valeur refuge. Cela rend le prix du baril, fixé en monnaie américaine, plus attractif pour les investisseurs utilisant d'autres devises. Plusieurs analystes appelaient, toutefois, à la prudence. «Le principal risque de baisse des prix est clairement une croissance mondiale plus faible qu'attendue, qui pèserait alors sur la croissance de la demande», ont prévenu les analystes de Société Générale. «Le conflit commercial entre les deux plus grandes économies n'a pas été évité», a souligné pour sa part Varga.