Les miliciens chiites houthis ont annoncé travailler à la mise au point de moyens balistiques, et affirment que leurs forces présentes au Yémen sont prêtes à frapper Riyad, la capitale de l'Arabie saoudite, et Abou Dhabi, celle des Emirats arabes unis, en cas de violation de la trêve onusienne à Hodeida. L'organisation chiite a fait savoir qu'elle disposait d'un stock de missiles, et qu'elle était en mesure de mener des frappes contre l'Arabie saoudite et les EAU, Etats membres de la coalition qui soutient le gouvernement du président, Abd Rabbou Mansour Hadi. «Nous disposons de renseignements établissant que l'ennemi se prépare à une escalade à Hodeida, et nous observons leurs opérations de près. Nos forces se tiennent prêtes à toutes mesures nécessaires et adéquates», a dit le colonel Yahya Sarea, cité par l'agence de presse SABA, samedi. La nature de ce conflit, qui est un affrontement indirect entre l'Arabie saoudite et l'Iran, fait des missiles balistiques et des drones des «choix stratégiques», a expliqué le colonel Sarea. Selon lui, ces armes sont les seules réponses efficaces aux frappes aériennes, menées par la coalition sous commandement saoudien. La coalition accuse les houthis de ne pas respecter l'accord de cessez-le-feu conclu à Stockholm, en décembre, les miliciens chiites ayant refusé de se retirer du port d'Hodeida. Les houthis expliquent vouloir des garanties supplémentaires de l'ONU, affirmant que la coalition profiterait de leur retrait de la ville portuaire. L'arrêt des combats à Hodeida est globalement respecté, mais les violences se sont accrues dans d'autres parties du pays. La semaine passée, dix femmes et douze enfants ont été tués dans des frappes aériennes, contre un village de la province d'Hajjah, dans le nord du Yémen. Depuis l'intervention de la coalition menée par les Saoudiens en 2015, des dizaines de milliers de personnes ont été tuées dans ce conflit.