C'est le cas des écoles du chef-lieu qui sont dans un état de délabrement très avancé et ce, malgré une enveloppe budgétaire estimée à 57 milliards de centimes qui a été dégagée par les pouvoirs publics depuis 2001. Au moment où les élèves s'apprêtent à rejoindre leurs établissements scolaires pour entamer le 3e trimestre de l'année scolaire 2018/2019, après 15 jours de vacances de printemps, la situation des établissements scolaires, notamment ceux du cycle primaire ne cesse de se dégrader d'une année à l'autre. C'est le cas des écoles du chef-lieu qui sont dans un état de délabrement très avancé et ce, malgré une enveloppe budgétaire estimée à 57 milliards de centimes qui a été dégagée par les pouvoirs publics depuis 2001 ; enveloppe destinée pour la réhabilitation de ces infrastructures. Au total, et selon des sources bien informées, près de 48 écoles primaires attendent de bénéficier d'opérations de réhabilitation et de rénovation au niveau du chef-lieu. Toitures dégradées, murs lézardés presque effondrés et qui nécessitent des travaux de rénovation, bâtiments en réfection, fuites d'eaux… Ce sont les conditions plus que déplorables auxquelles font face les élèves scolarisés au niveau de la commune de Tizi-Ouzou. C'est le cas de l'école primaire Maâmar dans la banlieue de Boukhalfa qui est dépourvue des moindres conditions pouvant assurer plus ou moins un déroulement de l'acte d'enseignement. Les murs qui risquent de s'effondrer d'un moment à l'autre, laissent passer des infiltrations d'eau dans les salles de cours au point de se transformer en flaques. Ce qui contraint bien évidement les enseignants à libérer les élèves, notamment durant la saison hivernale. Ainsi, la cour de cet établissement devient impraticable pour les enfants qui ne peuvent pas se distraire durant la récréation. C'est le constat «amer et désolant» constaté au niveau de l'école de Hasnaoua et celle des Frères Moula à Tala Athmane où les chérubins déjeunent dans une cantine en préfabriquée. Pis encore, les travailleurs de ces cantines dénoncent le fait qu'au moment de la préparation des repas, des bouts de ciment se détachent des toitures totalement dégradées. Ce qui se répercute négativement sur la santé de l'enfant, regrettent les cantiniers. Cette situation a attiré l'attention de la Direction locale de l'Education (DE) qui a procédé à la réalisation d'une cantine scolaire au niveau de cette école, mais à défaut de la mise en place des équipements, ce projet n'arrive pas à voir le jour. Ajouter à cela, l'ancienne école primaire de Tamda qui attend toujours d'être retapée. Actuellement, elle se trouve dans un état de délabrement très avancé au vu et au su des autorités locales. Des toilettes insalubres et impraticables, des classes qui ne sont plus appropriées pour l'enseignement. Des classes transformées en dortoirs Le constat est plus alarmant dans d'autres établissements scolaires qui ne disposent pas d'une Direction ou d'une cantine scolaire et qui sont transformés en un lieu d'abri pour les nouveaux enseignants recrutés dans le cadre des concours initiés par le ministère de l'Education nationale. Ce fléau qui a fait son apparition suite au squat des enseignants retraités de logements d'astreinte auquel la DE n'arrive pas à trouver une issue favorable pour leur récupération. D'autres manques sont aussi répertoriés. Citons, entre autres, celui de l'école Ighedachen dans la localité de Timizart Loghbar qui n'est pas dotée d'un bureau de directeur et d'une administration après avoir été convertis en «dortoir» pour les enseignants recrutés, après avoir obtenu l'autorisation de la part du directeur de l'école. Ceci dit, l'établissement scolaire s'est transformé en «logement social». Idem pour l'école Frères Hamouani dans la banlieue de Boukhalfa et malgré l'exiguïté de cet établissement composé seulement 4 classes, un enseignant a squatté une classe pour la transformer en «abri». Dans le même sillage, l'école de 350 places de Boukhalfa se trouve, dans une situation, on ne peut plus chaotique. Les élèves sont contraints de se protéger des infiltrations des eaux pluviales à l'intérieur des classes avec leurs parapluies ! Une scène indigne pour une école qui aspire à former les futurs cadres de la nation. Pour y faire face, une enveloppe budgétaire dont le montant n'a pas été rendu public, a été octroyée par le ministère de l'Education en 2001, mais, hélas, la situation reste inchangée à ce jour. Ce genre de système de bricolage et de laisser-aller menés par la DE nécessitent l'intérêt et la conscience de tout un chacun, puisque les pouvoirs publics devront, en premier lieu, procéder à la récupération de ces logements d'astreinte squattés illégalement par les enseignants à la retraite. En second lieu, il devrait y avoir des contrôles et des suivis rigoureux sur les situations financières des projets. En troisième lieu, la DE devra inscrire des projets visant la réalisation de nouveaux quotas de logements de fonction destinés à ces enseignants en postes. Des dossiers restent flous ! Selon des sources bien informées, et pour y remédier à ces situations accablantes, une enveloppe budgétaire de 27 milliards de centimes a été allouée pour la réhabilitation de ces infrastructures. Cette enveloppe est actuellement dans la trésorerie communale et 25 milliards de centimes pour l'acquisition des matériels et des équipements aussi. Au total, un budget de 57 milliards de centimes. Ajouter à cela, une enveloppe estimée à 600 millions de centimes pour l'amélioration de la qualité des repas au niveau des cantines. Mais ces sommes colossales, selon les mêmes sources, ne sont pas encore consommées et le dossier demeure flou. Tout ça au détriment des élèves qui vivent le cauchemar depuis 2015 à ce jour. D'ailleurs, la dégradation des conditions d'enseignement, d'hygiène et de restauration demeurent l'objet de mouvements de protestation des élèves et de leurs parents qui, à chaque fois, investissent la rue pour dénoncer cette précarité. Par ailleurs, il est à préciser que les promesses faites par les responsables locaux de Tizi-Ouzou faisant état de la réalisation d'un établissement scolaire au niveau de Redjaouna dans la Haute ville de Tizi-Ouzou, inscrit en 2006 pour une enveloppe budgétaire de 700 millions de centimes semble n'être que des promesses verbales et vaines. A souligner que le ministère de tutelle a attribué cette enveloppe à l'Assemblée populaire communale de l'époque, mais ce dossier n'a vu aucune suite sur le terrain. A cet effet, il est demandé à la DE de multiplier ses efforts pour ouvrir ces dossiers afin d'assurer une meilleure gestion de ces établissements scolaires, mais aussi de permettre aux élèves de passer leur scolarité dans des conditions idoines.