À Alger, Oran, Constantine, Sid Bel-Abbès, Béjaia, Tizi-Ouzou, Bouira, El Oued, Batna, Mila, Sétif, Bordj Bou Arreridj… et autres villes, des marches imposantes contre le système se sont ébranlées aux premières heures de la matinée. Avec une détermination inébranlable, le peuple Algérien est sorti pour le 9e vendredi consécutif, pour exiger le départ du système politique actuel et de toutes ses figures. Plus décidés que jamais à faire valoir leurs revendications, des millions de manifestants ont occupé les espaces publics durant toute la journée d'hier, pour exiger le départ des « 2B » restants, à savoir Bensalah et Bedoui. Malgré le mauvais temps dans plusieurs régions du pays, la protestation ne faiblit pas. À Alger, Oran, Constantine, Sid Bel-Abbès, Béjaia, Tizi-Ouzou, Bouira, El Oued, Batna, Mila, Sétif, Bordj Bou Arreridj… et autres villes, des marches imposantes contre le système se sont ébranlées aux premières heures de la matinée. Munis de banderoles préparées la veille, des millions d'Algériens ont dénoncé dans leurs slogans, la répression des précédentes manifestations, mais aussi exigé le départ du système actuel. Ils ont affirmé être prêts à poursuivre leurs marches, malgré les manœuvres et dérives du pouvoir afin de les dissuader et d'abandonner. L'ardeur est constamment présente, et la volonté de voir établir un Etat de droit s'accroît de jour en jour chez les Algériens. Ils s'accrochent à leur première revendication et le mot d'ordre est toujours maintenu: «Dégagez tous ». A Alger, "épicentre" de la protestation populaire, plusieurs milliers de manifestants ont envahi les principales places. Ils se sont rassemblés devant la Grande Poste, dont l'accès a été bloqué pendant les derniers jours, avant de marcher le long des principales rues, à l'instar de Didouche Mourad, Hassiba, Maurice Audin… Dans une ambiance détendue, les contestataires scandaient des slogans hostiles aux tenants du pouvoir et réclament le changement. «Silmiya, Silmiya, pacifique, pacifique», criaient d'autres, en signe de réponse aux forces de l'ordre. Le peuple algérien a aussi répondu aux dernières manœuvres du pouvoir, «Chaâb mrabi ou daoula khayna (le peuple est éduqué et le pouvoir traitre)». Pour ce vendredi, la participation des enfants aux côtés de leurs parents était plus forte que jamais. Le mauvais souvenir de la réprime des policiers lors du précédent vendredi, s'est volatilisé de la mémoire des manifestants. Désormais, rien ni personne ne peut tenir tête à un peuple déterminé à arracher sa liberté, par ses propres mains. D'une seule voix, des millions d'Algériens scandaient des slogans hostiles au pouvoir. « klitou lebled ya sarrakin (vous avez dépouillé le pays, bande de voleurs ». Saluant la position de l'Armée en ces moments décisifs, le peuple a réitéré son soutien à ce corps de sécurité : « Djaich Chaab, Khawa Khawa », tout en appelant le chef d'état-major à chasser le chef d'Etat par intérim, Bensalah : «Ya Gaid Salah, hawez Bensalah ». A la place Maurice Audin, le nombre de protestataires ne fait que grandir, et le tunnel des facultés ou tunnel du « Hirak » a été interdit d'accès, pour éviter tout incident. Un mur de policiers a été placé à l'entrée des les premières heures, pour la sécurité des manifestants. Les «gilets oranges» se mobilisent Par ailleurs, et comme chaque vendredi, les «gilets oranges» (Secouristes) se sont mobilisés, pour encadrer les marches et porter secours aux blessés. Ils veillent à travers leur protestation, à éviter tout dérapage et prévenir les éventuelles agressions. Ils étaient plusieurs dizaines à se tenir entre les policiers et les protestataires, pour éviter les accrochages. Un geste considéré comme «noble» aux yeux de milliers de manifestants. Par ailleurs, le comportement agressif des policiers lors de la semaine dernière, a laissé place à une manifestation très pacifique. Cette fois-ci, aucune répression contre le peuple n'a été enregistrée, et les forces de l'ordre ont permis aux protestataires d'accéder aux places qui leur étaient interdites la semaine dernière, à l'instar de la Grande Poste. Ce changement de comportement a été salué par plusieurs protestataires, qui ont estimé qu'il s'agit d'un pas positif pour le mouvement populaire.