Le président français François Hollande a annoncé jeudi soir une intervention militaire «immédiate» en République centrafricaine (RCA), à l'issue d'un conseil restreint de défense convoqué autour de lui à l'Elysée. «Vu l'urgence, j'ai décidé d'agir immédiatement dès ce soir en coordination avec les Africains (...) face au chaos généralisé» dans ce pays, a déclaré le président François Hollande lors d'une courte déclaration télévisée. Cette intervention militaire, après celle opérée au Mali, «sera rapide et n'a pas vocation à durer», a assuré le président français, indiquant que l'objectif était de «sauver des vies humaines et d'éviter une catastrophe humanitaire». Il a également promis «des explications au Parlement dès la semaine prochaine», après avoir ajouté : «Je rendrai des comptes régulièrement aux Français.» Après le feu vert jeudi de l'ONU pour intervenir militairement en Centrafrique, en appui de la force africaine déjà déployée sur place, la France va agir «en coordination avec les Africains» et «doubler ses effectifs d'ici quelques jours, pour ne pas dire quelques heures», a-t-il dit. «La résolution 2127 de l'ONU a été adoptée à l'unanimité, ce qui est un gage de grande solidité internationale», a estimé pour sa part le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, dans une déclaration à la presse, au terme d'une réunion avec les ministres des Affaires étrangères africains, préparatoire au Sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité, qui se tient depuis hier dans la capitale française en présence de plus de trente chefs d'Etat et de gouvernement africains. «Ce texte est placé sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies», a-t-il dit, ajoutant qu'il «donne pouvoir aux forces africaines et à la France d'intervenir pour des missions humanitaires et préparer une transition démocratique, avec la tenue d'élections avant février 2015, et pour permettre une relance du développement économique». Quelque 650 soldats français sont déjà déployés en Centrafrique sur les 1200 prévus au total, dans le cadre de cette opération baptisée «Sangaris». La réunion du Conseil de défense autour du président Hollande, était destinée à «faire le point de la situation sur le terrain» en Centrafrique après le vote à l'unanimité du Conseil de sécurité des Nations unies de la résolution proposée par la France. 400 militaires français étaient déjà en place, l'armée française ayant maintenu ces dernières années une présence à Bangui. 200 autres sont arrivés ces derniers jours. La France intervient officiellement en appui de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca). Celle-ci compte à ce jour 2450 hommes en Centrafrique, pour l'essentiel des soldats tchadiens, camerounais, congolais et gabonais, déployés à Bangui, mais aussi dans le nord-est du pays. L'objectif est de porter ses effectifs à 4000 hommes au premier semestre 2014. L'intervention armée devrait durer de quatre à six mois, «le temps de sécuriser Bangui», selon le ministère français de la Défense. La résolution de l'ONU donne néanmoins mandat à la Misca pour se déployer durant «une période de douze mois».