Le président français a tout l'air de vouloir recommencer son coup dans le Mali en Centrafrique, une ex-colonie de la France au cœur de l'Afrique. François Hollande avait annoncé la couleur devant la 68e Assemblée générale de l'ONU, le mois dernier, préconisant une intervention dans ce pays exsangue, victime d'un coup d'état et menacé par des groupes djihadistes. Pour des ingrédients identiques à ceux du Mali des années 2011 jusqu'aux élections présidentielles de juillet dernier, Hollande a concocté une variante de son opération Serval qui a rétabli le Mali dans sa souveraineté territoriales en chassant de son nord les divers groupes djihadistes qui s'y étaient implantés. Comme il a besoin d'une caution régionale, le Tchad a accueilli lundi un sommet extraordinaire de la Communauté économique des états de l'Afrique centrale (Ceeac), consacré à la situation en République centrafricaine. Les débats ont tourné sur la dégradation de la situation sécuritaire dans ce pays et certainement le plan français appuyé par les Nations unies en faveur d'une intervention pour normaliser sa situation sécuritaire et politique. Depuis l'installation de Michel Djotodia, président de la transition à Bangui, et de Nicolas Tiangaye, son Premier ministre, la situation sécuritaire n'a cessé de se dégrader. Les exactions reprochées aux membres de la Seleka, la coalition rebelle qui a permis au chef de l'état centrafricain d'arriver au pouvoir, ont poussé les populations à se révolter. Le pays a frôlé la guerre civile à la fin de l'été dernier et le chaudron est resté sur le feu. Situation que la France a saisie pour intervenir. Hollande, en lançant son appel à la communauté internationale fin septembre à l'ONU, a expliqué qu'il fallait mettre fin à ce qui risque de conduire à la "somalisation" de la République centrafricaine. Une force africaine, la Misca, en cours de déploiement, devait remplacer la force régionale, la Fomac. L'opérationnalisation de cette nouvelle force n'est pas encore au point, malgré la résolution introduite par la France à New York et le mini sommet tenu le 25 septembre au siège de l'ONU. Il avait été question d'apporter un soutien logistique et financier à la Misca, qui doit déployer 3500 hommes. Hollande y avait même exhorté ses pairs de la Ceeac à Bamako, lors de l'installation officielle du nouveau président malien Ibrahim Boubacar Keïta. Si la situation s'aggrave en Centrafrique, Hollande a clairement laissé entendre que l'armée française interviendra comme elle l'a fait au Mali. Le président français a précisé à Bamako, devant les soldats français de l'opération Serval, que la France "aurait sans doute à être davantage présente" en RCA. Depuis, Paris fait le parallèle avec le Mali, prophétisant que le chaos en Centrafrique engendrera le terrorisme. Au Mali, n'est-ce pas l'occupation du nord du Mali par des djihadistes qui a fourni le motif à Hollande d'intervenir, seul, les premières semaines de son opération Serval ? D. B Nom Adresse email