Mikhaïl Khodorkovski est sorti de prison vendredi immédiatement après avoir été gracié par le président Vladimir Poutine. L'ex-magnat du pétrole et critique du Kremlin est parti juste après sa libération vendredi pour l'Allemagne, où sa mère est soignée. "Vers 12h20 (09h20 en Suisse), Mikhaïl Khodorkovski a quitté le camp" où il était détenu, dans le nord-ouest de la Russie, a déclaré une source non identifiée à l'agence Interfax. La direction régionale de l'administration pénitentiaire n'a pas confirmé dans l'immédiat cette information. Peu de temps auparavant, le Kremlin a annoncé que Vladimir Poutine avait signé un décret graciant Mikhaïl Khodorkovski. Le président russe avait pris tout le monde de court jeudi à l'issue de sa conférence de presse annuelle marathon, en annonçant que le prisonnier le plus célèbre de Russie lui avait adressé une demande de grâce pour des raisons humanitaires, sa mère étant malade. Services secrets Les circonstances de la libération de M. Khodorkovski restent floues. Selon le quotidien "Kommersant", Mikhaïl Khodorkovski fait sa demande de grâce présidentielle sous la pression des services secrets. L'homme d'affaires avait toujours refusé de le faire auparavant, dans la mesure où un tel acte signifie une reconnaissance de culpabilité. Après la révélation début décembre par la justice russe de nouvelles enquêtes contre M. Khodorkovski ayant de bonnes chances d'aboutir à un troisième procès, des membres des services secrets ont eu un entretien avec l'ancien oligarque, ont indiqué des sources anonymes, citées par "Kommersant". Ces hommes lui ont raconté que l'état de santé de sa mère se dégradait et lui ont parlé d'une nouvelle affaire pénale contre lui, selon le journal. "Cette conversation, qui s'est déroulée sans la présence d'avocats, a contraint Mikhaïl Khodorkovski à s'adresser au président", ajoute "Kommersant".