La commune frontalière de Heddada (42 km de Souk Ahras) a commémoré, samedi dans le recueillement, le bombardement par l'armée coloniale française du village voisin tunisien de Sakiet Sidi Youcef qui fit, le 8 février 1958, de nombreuses victimes parmi les populations civiles des deux pays. Une cérémonie de recueillement à la mémoire des Chouhada a rassemblé, autour des autorités locales civiles et militaires, des moudjahidine, des veuves et des enfants de martyrs, ainsi que citoyens qui ont tenu à perpétuer le souvenir de cet événement douloureux qui avait scellé la fraternité des peuples frères d'Algérie et de Tunisie. Après la levée des couleurs nationales et la lecture de la Fatiha, des témoins se sont succédé pour relater l'agression de l'aviation française contre le paisible village de Sakiet Sidi Youcef où des paysans des deux côtés de la frontière ont été surpris par des raids meurtriers qui n'ont épargné ni les écoliers, ni les femmes, ni les vieillards, la plupart tués dans les décombres de leurs maisons. La délégation officielle s'est rendue, à cette occasion, au complexe de proximité de Heddada où ont été organisées des activités culturelles animées par une chorale d'élèves exécutant des chants patriotiques, une troupe de théâtre et des groupes folkloriques. Des prix ont été remis aux lauréats des concours culturels et tournois sportifs organisés pour la circonstance, avant que la délégation à laquelle s'est joint le ministre des Moudjahidine, Mohamed-Cherif Abbas, ne visite une riche exposition de documents historiques illustrant cet autre chapitre sanglant de la glorieuse Révolution. Des photographies représentant les refugiés Algériens fuyant les représailles de l'armée coloniale française, ainsi que les quatre soldats français fait prisonniers lors de la bataille de Ouasta qui avait précédé le bombardement. Le ministre, qui a assisté à une partie des cérémonies commémoratives dans la commune de Heddada avant de se rendre à Sakiet Sidi Youcef, en territoire tunisien, a remis à des moudjahidine algériens et tunisiens la médaille du 50ème anniversaire de l'indépendance de l'Algérie.