Le professeur en droit public de l'université de Sétif, El Kheir Guechi, a suggéré, samedi à Alger, dans le cadre des consultations autour du projet de révision constitutionnelle, de constitutionaliser l'instance nationale de lutte contre la corruption. "J'ai proposé la création de nombres d'instances consultatives touchant aux droits de l'homme et à la lutte contre la corruption", a indiqué M. Guechi dans une déclaration à la presse, à l'issue d'une audience avec le ministre d'Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, chargé de mener les consultations sur le projet de révision constitutionnelle. Il s'agit aussi de la constitutionnalisation du Conseil national économique et social et d'un conseil national sur la protection de l'environnement. M. Guechi a plaidé en outre en faveur de la constitutionnalisation du droit à un meilleur environnement, à une eau pure et à une alimentation saine ainsi que la préservation de la nature et du développement durable. La liberté académique, la liberté de la recherche scientifique et le droit à la culture ont été également proposés pour figurer dans la nouvelle constitution, a-t-il dit. Le spécialiste en droit a indiqué avoir présenté lors de la rencontre avec M. Ouyahia plusieurs autres propositions concernant la révision de la Constitution et d'autres sur des articles qui n'existent pas dans la présente Constitution. Il a indiqué avoir suggéré que le président de la République désigne le Premier ministre issu de la majorité parlementaire. "Le Premier ministre doit avoir pour mission d'élaborer souverainement son plan de travail dans le cadre du programme du président de la République", a-t-il dit, proposant un maximum de deux mandats présidentiels. Il a plaidé également pour une autonomie réelle du pouvoir judiciaire ainsi que pour le changement de l'appellation du Conseil constitutionnel en Cour constitutionnelle, qui reflète, selon lui, davantage l'Etat de droit. M. Guechi a évoqué d'autre part l'élargissement du rôle du Parlement dans le domaine des Affaires étrangères à l'examen par les députés des accords internationaux avant leur validation. Le 15 mai dernier, la présidence de la République avait adressé des invitations à 150 partenaires constitués notamment de partis politiques, organisations et associations nationales représentant diverses corporations, en vertu de la décision du président Bouteflika, prise le 7 mai dernier, en Conseil des ministres.