Deux bombes artisanales ont explosé samedi tuant une femme et sa fille en banlieue de la capitale égyptienne, déjà frappée cette semaine par six explosions de faible puissance, selon des responsables. Les deux engins explosifs, placés dans un centre de télécommunication en construction dans la banlieue cairote du 6-Octobre, ont été déclenchés par téléphone aux environs de 09H00 (07H00 GMT), selon un enquêteur sur place. Des témoins ont raconté que l'explosion avait été puissante, faisant trembler les fenêtres des immeubles adjacents. Les deux victimes sont l'épouse et la fille du gardien de l'immeuble, selon des sources médicales. Mercredi, six explosions avaient visé des stations de métro et un tribunal du Caire, faisant six blessés. Ces attentats interviennent sur fond de répression des islamistes en Egypte. Les autorités judiciaires ont récemment confirmé 183 peines de morts, dont celle du Guide suprême des Frères musulmans du président Mohamed Morsi, destitué il y a près d'un an par l'armée, et condamné à 7 à 10 ans de prison trois journalistes d'Al-Jazeera accusés de soutien à la confrérie. Ces attentats surviennent également un mois après l'élection de l'ex-chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi à la tête du pays avec 96,9% des voix, après avoir éliminé toute opposition, islamiste comme laïque et libérale. Depuis la destitution de M. Morsi, policiers et soldats ont tué plus de 1.400 manifestants qui réclamaient son retour, plus de 15.000 Frères musulmans ont été emprisonnés et des centaines condamnés à mort, tandis que la confrérie a été désignée organisation terroriste. Selon le gouvernement, plus de 500 policiers et soldats ont péri dans le même temps dans de multiples attentats, quasiment tous été revendiqués par deux groupes d'insurgés jihadistes qui se disent liés à Al-Qaïda. Mais le pouvoir les attribue aux Frères musulmans