L'Atletico Madrid a enfoncé le Real dans le doute en s'imposant chez son voisin samedi (2-1) pour la 3e journée du Championnat d'Espagne, ce qui permet au FC Barcelone, leader et vainqueur de l'Athletic Bilbao (2-0), de reléguer à six longueurs le club merengue. Quelque chose ne tourne pas rond chez le champion d'Europe: essuyant la grogne du Bernabeu, le Real a concédé sa deuxième défaite en trois matches de Liga sur des buts de Tiago (10) et Arda Turan (77), qui ont su profiter des failles défensives adverses. Le Real avait entre temps égalisé sur un penalty de Cristiano Ronaldo (26). Au classement, le Barça occupe la première place en solitaire et dispose désormais d'un mini-break sur le Real à la faveur d'un sans-faute, soit 9 points au compteur. C'est deux d'avance sur l'"Atleti" et six de plus que les Merengues, déjà dos au mur avant d'entamer mardi la défense de leur titre en Ligue des champions contre Bâle. "Je suis préoccupé", a reconnu l'entraîneur Carlo Ancelotti après ce derby perdu. "Il est clair que notre début de saison n'est pas bon, mais par chance, c'est juste notre début de saison. Nous avons eu le même problème l'an dernier et nous allons régler ça tranquillement." Le Real a certes beaucoup pressé et montré un meilleur visage qu'il y a deux semaines à Anoeta, où il avait sombré face à la Real Sociedad (4-2). Mais en défense, il y a encore des brèches béantes, en particulier sur coups de pied arrêtés. Casillas sifflé, Griezmann décisif Les "Colchoneros" en ont profité dès la 10e minute lorsque Tiago a marqué sur corner au premier poteau devant un Iker Casillas peut-être un peu attentiste. Aussitôt, le Bernabeu a commencé à siffler son gardien et capitaine emblématique à chaque fois qu'il touchait le ballon. Cristiano Ronaldo, de retour après trois semaines de repos forcé pour soigner sa jambe gauche, a remis en selle le Real en obtenant un penalty qu'il a transformé lui-même (26). Mais si le Real a eu l'opportunité de prendre l'avantage, il s'est heurté au gardien "colchonero" Miguel Angel Moya (24, 40), avant de décliner physiquement en seconde période. A ce moment-là, les entrées d'Antoine Griezmann et d'Arda Turan ont rendu de l'allant à l'Atletico: le Français a lancé Juanfran sur l'aile gauche, qui a centré pour le Turc, laissé libre de tout marquage pour ajuster Casillas (77), assommer le Real et éloigner un peu plus le spectre de la finale de C1 perdue en mai dernier face au rival merengue (4-1 a.p.). "Ceux qui sont entrés ont parfaitement pesé sur le match", s'est réjoui Diego Simeone, dont l'effectif, très remanié à l'intersaison, a décroché un troisième succès au Bernabeu en un peu plus d'un an. "C'est une victoire importante pour un groupe qui est en reconstruction", a-t-il savouré. Messi offre un doublé à Neymar Un peu plus tôt, le Barça s'en est remis à un doublé de Neymar pour dompter la solide défense de l'Athletic Bilbao et poursuivre son carton plein avec une troisième victoire en autant de journées (2-0). L'entraîneur barcelonais Luis Enrique peut se réjouir de la complicité grandissante du Brésilien avec Lionel Messi, double passeur décisif. Neymar a d'abord bénéficié d'un ballon en profondeur de l'Argentin pour marquer d'une frappe croisée (79), puis il a doublé la mise sur une passe en retrait de Messi (84). "Messi est le meilleur du monde, c'est un "crack". Avec lui, je m'améliore", s'est réjoui Neymar au micro de Canal+ Espagne. Ces deux buts ont récompensé la performance d'ensemble du Barça, qui s'est montré persévérant en attaque et solide en défense, enchaînant un troisième match consécutif sans encaisser de but.