Quelle issue encore envisageable pour permettre un retour à la normale à In Salah ou plus précisément pour mettre un terme définitif à la contestation anti-gaz de schiste qui est à son 41e jour dans cette ville du Sud ? Tout au long de cette période, un sit-in illimité se tient de jour comme de nuit devant le siège de la daïra d'In Salah. La ville a aussi connu des dizaines de marches auxquelles ont pris part des milliers de citoyens réclamant à l'unisson l'arrêt immédiat des travaux du projet d'exploration du gaz de schiste, entamés au lieudit Gour Mahmoud, sis dans le bassin de l'Ahnet, à moins d'une trentaine de kilomètres de la ville d'In Salah. En un mot, la contestation perdure et reste déterminée à faire valoir sa principale revendication. Et celle-ci ne tardera pas à être satisfaite à en croire Hassina Zegzeg, l'une des figures féminines du mouvement anti-gaz de schiste à In Salah. «Plusieurs dizaines de personnes de la ville d'In Salah se sont rendues hier (ndlr, dimanche) sur le site des travaux de forage où ils ont exigé le départ du personnel mobilisé sur place et bien évidemment l'arrêt immédiat du projet», informe notre interlocutrice contactée hier. Et de poursuivre : «En guise de réponse, les responsables du site relevant de la filiale ENTP de Sonatrach ont réclamé des contestataires un délai de 5 jours pour quitter les lieux, soit le temps nécessaire pour procéder à la cimentation des puits réalisés depuis le lancement du projet.» En d'autres termes, Hassina Zegzeg préconise à travers ses propos que le projet expérimental du gaz de schiste soit mis à l'arrêt au plus tard au début de la semaine prochaine. Ce qui est peu probable eu égard notamment à la dernière sortie publique de Saïd Sahnoun, PDG par intérim de Sonatrach, ayant soutenu en ce début de semaine le maintien des forages d'exploration des hydrocarbures non conventionnels. Ce qui est sûr en revanche, c'est qu'après avoir limité «le champ» de la contestation uniquement à la ville d'In Salah, les protestataires anti-gaz de schiste semblent déterminés à se rendre plus souvent au site Gour Mahmoud, le lieu même du projet contesté pour faire valoir leur revendication. Il va sans dire que le recours à ce genre d'action augure d'un climat de pré-émeute et de surcroît, d'un dérapage sérieusement craint. D'autres sources du mouvement anti-gaz de schiste d'In Salah nous informent par ailleurs de la tentative du chef de daïra de mettre un terme au sit-in toujours maintenu devant la structure d'Etat qu'il dirige. «Le chef de daïra a été contacté par le wali de Tamanrasset qui l'a sollicité pour faire usage de son autorité afin de libérer la placette du sit-in», indiquent nos sources. Sauf que la tentative du chef de daïra d'en finir avec le sit-in illimité s'est vite heurtée à la détermination de la population locale ayant décidé de poursuivre cette action de protestation.