Des organisations non gouvernementales (ONG) de défense des droits de l'homme ont exprimé leur inquiétude quant aux "mesures d'intimidation" exercées au Maroc contre des victimes de la torture, appelant les autorités de ce pays à respecter la Convention de l'ONU contre la torture. Neuf ONG de défense des droits de l'homme ont signé une déclaration, dont l'APS a obtenu jeudi une copie, pour appeler les autorités marocaines à "respecter leurs obligations conformément à la Convention contre la torture et à mettre immédiatement un terme à ces mesures apparentes d'intimidation", suite aux "poursuites pénales dont font l'objet plusieurs personnes qui ont déposé plainte pour torture contre des agents de sécurité marocains et une association qui les représentent". Amnesty International, la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH), Fondation Alkarama, Human Rights Watch, la Ligue des droits de l'homme, l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT), REDRESS, le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'homme (REMDH) et Track Impunity Always (TRIAL) ont réagit "après l'assignation en justice de l'Action des Chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT) par le Maroc". "L'ACAT a reçu le 23 janvier une convocation de la justice marocaine, dans le cadre d'une plainte pour +diffamation, outrage envers les corps constitués, utilisation de manœuvre et de fraude pour inciter à faire de faux témoignages, complicité et injure publique+", ont rappelé les ONG, expliquant que ceci "fait suite au dépôt, par l'ACAT, en France, de plusieurs plaintes pour torture contre des agents publics marocains". Elles ont estimé que ces poursuites en justice "visent clairement à intimider non seulement les plaignants suscités mais aussi toute personne qui envisagerait de porter plainte pour torture et les ONG qui voudraient les assister dans cette démarche".