L'Algérie compte parmi les pays les plus ciblés par l'espionnage mené par le cyber-espionnage américain. C'est ce que viennent de révéler les Russes. Des chercheurs russes dans le domaine de l'informatique viennent de découvrir un programme de cyber-espionnage mené par l'Agence de la sécurité nationale américaine (NSA). Parmi les pays les plus ciblés par cet espionnage figure l'Algérie, selon le géant russe de l'informatique et des antivirus «Kaspersky Lab» dont les résultats des recherches ont été publiés lundi. Ils ont découvert un vaste programme de cyber-espionnage de la NSA. Kaspersky affirme que, depuis 2001, des dizaines de milliers de «victimes» sont infectées par des logiciels espions (spyware). Parmi les victimes, les chercheurs russes citent les institutions gouvernementales et diplomatiques, les compagnies d'énergie, les installations militaires, les centres de recherches nucléaires, les établissements financiers (banques), les médias de masse, les secteurs des télécommunications, de l'aérospatial, des transports ainsi que les compagnies développant de la technologie de cryptage. Sans surprise, les sites islamistes, les «académiciens» et activistes islamistes sont également des cibles prioritaires, est-il rapporté. L'Algérie est l'un des pays les plus touchés dans le monde, selon les chercheurs russes. Sur 30 nations identifiées, l'Algérie figure à la 9e position, selon l'estimation du Journal du Net. L'Iran est le pays le plus touché, avec «le plus grand nombre de systèmes infectés», suivi par la Russie, le Pakistan, l'Afghanistan, la Chine, le Mali, la Syrie et le Yémen, précise la même source. La NSA utilise, expliquent les chercheurs russes, un système d'espionnage complexe nommé «Fanny» qui fait partie d'un programme plus large appelé «Equation Group», et qui disposerait d'un réseau d'infrastructures solides, incluant plus de 300 domaines dans plus de 100 serveurs disséminés dans de nombreux pays à travers le monde. Plus d'une douzaine de grands fabricants d'ordinateurs notamment, sont vulnérables, ce qui englobe l'essentiel du marché, rapporte l'agence Reuters. Des compagnies comme IBM, Samsung, Toshiba, Western Digital, Seagate Technology, Micron Technology sont citées dans cette affaire d'espionnage. Certaines de ces marques affirment qu'elles n'étaient pas au courant du programme d'espionnage. D'autres se sont refusées à tout commentaire, rapporte Reuters. L'ampleur de l'espionnage pose la question de la complicité éventuelle de certains de ces fabricants, comme lors de la révélation d'une autre affaire d'espionnage de la NSA. Le programme Prism avait impliqué de grands fournisseurs Internet et des moteurs de recherche comme Google, est-il rappelé. Le rapport parle de firmware «infecté» sur des disques durs de nombreux pays en particulier la Chine, la Syrie, le Yemen, l'Algérie ou encore l'Iran, la Russie, le Pakistan et l'Afghanistan. Les analystes évoquent une technologie très évoluée mais pas inconnue puisqu'elle s'inspirerait de Stuxnet, ce qui ne manque pas d'attirer les regards sur la NSA. Les modifications apportées permettraient d'avoir un accès direct aux données présentes sur les disques durs concernés. Les spécialistes en informatique notent, d'autre part, qu'un ver informatique appelé Stuxnet a été découvert en 2010, conçu par la NSA en collaboration avec l'unité 8200, pour s'attaquer aux centrifugeuses iraniennes d'enrichissement d'uranium. «Le programme a été initié sous l'administration Bush et a continué sous l'administration Obama. Il fait partie de l'opération Olympic Games, et ses caractéristiques le classent parmi les APT», est-il rapporté par des médias. La NSA a été citée, précédemment, dans une autre affaire d'espionnage révélée par son ex-agent Edouard Snowden qui, documents à l'appui, a montré à l'opinion publique mondiale l'ampleur de cet espionnage mené par la National Security Agency (NSA).