L'Italie et l'Angleterre largement remaniées ont remporté une mi-temps chacune (1-1) lors d'un match nul qui confirme leurs progrès et leurs défauts, mardi en match amical à Turin. Equilibré. Au but de Graziano Pellè en première période (29) pour l'Italie a répondu celui d'Andros Townsend (79) pour l'Angleterre. Côté certitudes, le 3-5-2 cher à Antonio Conte commence à porter ses fruits, dans son jardin du Juventus Stadium où il gagné trois "scudetti" d'affilée avec ce système. L'Angleterre elle ne perd plus depuis son Mondial-2014 raté, mais elle a concédé son premier nul après sept victoires de rang. Les défauts des deux équipes, éliminées dans le même groupe au Brésil l'été dernier, se ressemblent: elles manquent de grands champions et de régularité. L'Italie n'a pas achevé l'Angleterre quand elle dominait, et les "Trois Lions" sont restés bien empotés en première période avant d'entrer en action. Studieuse et appliquée, l'Italie a ouvert le score par Graziano Pellè d'une tête décroisée sur un centre en profondeur du droit de... Giorgio Chiellini, défenseur central gaucher et passeur décisif. Avec son deuxième but en trois sélections, le buteur de Southampton s'est démarqué dans la hiérarchie floue des attaquants de Conte. Son duo avec Eder n'a pas toujours été très complémentaire, mais l'Italo-Brésilien s'est aussi distingué pour ses qualités de lutteur dans la conservation de balle. Dans le grand roulement d'effectif opéré par Conte, Matteo Darmian a confirmé qu'il était le meilleur pour occuper le flanc gauche. Précieux dans le repli défensif, il a souvent apporté le surnombre en attaque, comme sur ce centre pour Eder, intercepté de justesse par Phil Jagielka (16). Verratti remplaçant Sur une autre montée saignante, il a lancé Eder seul face à Joe Hart, mais le gardien anglais, pour sa 50e sélection, l'a brillamment contré (50). Le Parisien Marco Verratti n'a lui joué que les 25 dernières minutes. Après un rôle de titulaire en Bulgarie (2-2), Conte lui a préféré le joueur d'Empoli Mirko Valdifiori, malgré son maigre curriculum (il découvre la Serie A cette saison à presque 29 ans). Côté anglais, la défense centrale Chris Smalling-Phil Jagielka a confirmé sa lenteur. Elle a souvent été prise dans le dos par les flèches bleues. Touché, le joueur de Manchester United a laissé sa place à Michael Carrick juste avant la mi-temps. Phil Jones est descendu d'un cran pour former la charnière avec Jagielka. Le très attendu Harry Kane n'a pas confirmé ses débuts éclairs contre la Lituanie, où il avait marqué 79 secondes après son entrée en jeu. La jeune étoile de Tottenham (21 ans) a eu peu de ballon à se mettre sous la semelle, mais l'un conquis de la tête a fini après un renvoi de la défense dans les pieds de Wayne Rooney, dont la frappe a trouvé la barre transversale (21). Le capitaine anglais a aussi croisé les poings de Gianluigi Buffon sur une frappe puissante à l'entrée de la surface (72). Kane n'a guère plus produit que deux frappes contrées (53, 90+1) et un joli numéro avec Rooney, qui a pu ensuite servir Kieran Gibbs (55). D'autres jeunes ont brillé, notamment Townsend, lui aussi des "Spurs", buteur sur une frappe sèche pleine d'autorité. En fin de match chaque équipe a eu des balles de 2-1, la meilleure pour Luca Antonelli, trop croisée (85). Mais le nul rendait mieux compte de l'état d'avancée des travaux dans deux grandes maisons du foot.