Les Etats membres de l�Union africaine (UA) disposeront, d�s aujourd�hui jeudi, d�un projet de loi type sur le terrorisme. Gr�ce � la g�n�rosit� du gouvernement danois qui a financ� le s�minaire, des experts africains se sont retrouv�s hier � Alger au Centre africain d��tudes et de recherches sur le terrorisme (CAERT), pour �laborer un mod�le de loi dont s�inspireront les Etats africains pour �laborer leurs l�gislations nationales relatives � la lutte contre le terrorisme. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Cette mise au diapason des l�gislations africaines relatives � la lutte contre le terrorisme est rendue imp�rative par la menace s�rieuse que le ph�nom�ne fait peser non seulement sur les s�curit�s int�rieures mais aussi sur la s�curit� internationale. Elle proc�de �galement de la n�cessit� d�une coordination entre les Etats africains qui, en tant qu�entit� r�gionale, travaillent � faire muer les r�solutions onusiennes int�ressant la lutte contre le terrorisme en force de loi contraignante. Aussi le projet de loi type sur le terrorisme, soumis � l�examen des experts depuis hier � Alger, pr�conise- t-il, pour les plus fondamentales de ses dispositions, l�instauration d�un mandat d�arr�t africain, l��tablissement d�une liste des personnes recherch�es pour des actes terroristes ainsi que l�interdiction de paiement des ran�ons dans les prises d�otages. Les attitudes que certains gouvernements, notamment europ�ens, ont adopt�es face aux prises d�otages d�Aqmi au Sahel ont d� certainement dicter cette derni�re disposition d�inspiration, fort probablement, alg�rienne. L�Alg�rie, pour rappel, reste l�un des premiers pays � s��tre dress� contre le paiement des ran�ons dans les prises d�otages. Le projet de loi type sur le terrorisme cadre, donc, la lutte contre le terrorisme � travers des m�canismes l�gislatifs. Il pourrait �tre soumis pour ent�rinement aux chefs d�Etat africains qui se retrouv�rent en janvier 2011 � Addis-Abeba pour une r�union au sommet de l�Union africaine. Intervenant � la c�r�monie d�ouverture de cette r�union d�experts, le ministre d�l�gu� charg� des Questions africaines et maghr�bines, Abdelkader Messahel, a mis en perspective les attendus d�une telle loi mod�le pour l�Afrique. Il s�agira, dira-t-il, de refl�ter la d�termination collective de l�Afrique � lutter contre le terrorisme en lui conf�rant un ancrage juridique � l�action de l�Etat. Messahel a, en outre, insist� pour que le projet de loi, dont l��laboration est mise entre les mains des experts, soit extensif et complet mais doit aussi pr�voir toutes les mesures l�gales pour pr�venir et combattre les actes terroristes, dont, a-t-il pr�cis�, la criminalisation et la p�nalisation de l�acte terroriste. Le projet de loi en question ne devra pas, a-t-il encore pr�conis�, omettre d�int�grer la lutte contre la cybercriminalit�. �Il importe �galement de poser avec clart� les actes qui doivent �tre inscrits dans l�ordre juridique interne, relatif au paiement des ran�ons qu�il s�agit de condamner et de prohiber conform�ment aux d�cisions de l�Union africaine�, a affirm� Messahel pour qui il est appropri� pour les Etats africains, qui s�attellent � faire adopter un texte juridique international prohibant le paiement de ran�ons, de donner l�exemple et ins�rent cette norme dans leurs l�gislations nationales en lui conf�rant force de loi. Le ministre a, � l�occasion, rappel� que l�Alg�rie s�est dot�e d�un arsenal cons�quent de lois contre le terrorisme. A commencer par le code p�nal qui p�nalise tout acte aidant le terrorisme. Il a fait part aussi des lois relatives au blanchiment d�argent et au financement du terrorisme et de la cr�ation d�une cellule rattach�e au minist�re des Finances charg�e du traitement du renseignement financier et du blanchiment d�argent. Pour sa part, le pr�sident de la commission de l�Union africaine, Jean Ping, a rappel� que le Conseil de paix et de s�curit� a pris des d�cisions qui s��tendent � la mise en place d�un mandat d�arr�t africain et � la tenue d�une liste des entit�s et individus justiciables de crimes terroristes partout � travers le continent africain. Il a indiqu�, en outre, que les d�cisions portent aussi sur la mise en �uvre effective de l�interdiction de versement de ran�ons � des groupes terroristes dans des situations de prises d�otages. Le commissaire � la paix et � la s�curit� au sein de l�UA, Ramtane Lamamra, a soulign� pour sa part l�imp�ratif d�une coop�ration effective en mati�re d��change de renseignements, l�entraide en mati�re de proc�dures, d�enqu�tes et d�arrestation de terroristes. Il a aussi souhait� un partage des recherches et �tudes inh�rentes � la lutte contre le terrorisme. Lamamra a r�it�r� que la lutte contre le terrorisme devra �tre men�e dans le respect des chartes internationales relatives aux droits de l�homme. S. A. I. Francisco Madeira, directeur du CAERT Le Centre africain d��tudes et de recherches sur le terrorisme dispose officiellement depuis hier d�un directeur en la personne du Mozambicain Francisco Madeira. Il a �t� install� hier dans ses fonctions, alors que sa d�signation pour le poste remonte � juillet dernier. Francisco Madeira assurera �galement la fonction de repr�sentant sp�cial du pr�sident de la Commission de l�UA, charg� de la coop�ration antiterroriste. Madeira est un diplomate de carri�re. Il a servi comme ambassadeur dans de nombreux pays africains. Il a beaucoup contribu� aux efforts de paix dans la r�gion des Grands-Lacs ainsi que dans les n�gociations avec l�Arm�e de r�sistance du seigneur (LRA).