Les autorités de la wilaya, à leur tête le wali, semblent plus que jamais décidées à mettre fin au quiproquo qui menace de renvoyer la concrétisation du projet de réalisation d'une zone industrielle à Souamaâ aux calendes grecques. En effet, le problème du blocage de ce projet d'une importance capitale pour le développement économique, non seulement de toute cette partie du sud-est de la région, mais aussi de la wilaya est en passe d'être résolu, avons-nous appris. Lors d'une séance de travail tenue à cet effet il y a quelques jours, consacrée entièrement à la levée des contraintes relatives à la réalisation de la zone industrielle de Souamaâ, différents acteurs se sont réunis autour de la question. Il s'agit des directeurs de l'énergie et des mines, des services agricoles de la wilaya, le chef de daïra de Mekla, le président de l'APC de Souamaâ, les représentants de l'association des occupants des terrains situés sur le futur terrain de la zone industrielle, réunis sous la présidence du wali. Après présentation de l'historique relatif à l'inscription du projet ainsi que les contraintes rencontrées lors de sa réalisation, le wali a «proposé à l'association des occupants des lieux leur délocalisation dans la même assiette en dehors de la zone industrielle, tout en maintenant les superficies approximatives d'occupation en dehors de cette même zone». Cette séance de travail a été aussi l'occasion de procéder à la «reconfiguration de la zone de façon à permettre la concrétisation de la proposition. Ce faisant, des terrains privés feront l'objet d'expropriation et d'intégration dans le périmètre de la zone en vue de compenser les terrains ayant servi au recasement des occupants !» Suite à cela, le wali a reçu les comités de village représentant les citoyens de la commune. Ces derniers ont «adhéré à l'unanimité à la démarche en souhaitant l'aboutissement rapide de la réalisation du projet, stratégique à plus d'un titre pour le développement de la wilaya».
Un projet qui traîne en longueur
Le projet de création d'une zone industrielle dans la localité de Souamaâ, dans la daïra de Mekla, date de 2011, au même titre que 35 autres à travers le territoire national. Au moins une quarantaine de propriétaires terriens, dont les parcelles sont situées à l'intérieur du périmètre délimité pour accueillir la zone, ont exigé une indemnisation et avaient refusé toute expropriation sans garantie, comme la délivrance de livrets fonciers qui leur permettraient de recevoir les indemnisations y afférentes. Cette zone est délimitée au nord par l'oued Sebaou et des terrains privés, par un talweg, qui est, selon les géographes, «la ligne joignant les plus bas points des sections transversales successives d'une vallée», la route de Chaoufa à l'ouest, par l'oued Sebaou à l'est et par des terrains privés du côté sud. Le périmètre est traversé par une ligne électrique de moyenne et haute tension, un gazoduc et le transfert d'AEP à partir du barrage de Taksebt. Ce projet s'est donc retrouvé au centre d'un imbroglio. Selon certaines sources, les services des domaines de la wilaya attestent que les terrains en question sont la propriété de l'Etat et, par conséquent, aucune personne physique n'ouvre droit à une quelconque indemnisation. De leur côté, les familles propriétaires soutiennent qu'elles sont bel et bien les propriétaires de ces terrains. La wilaya dispose d'un portefeuille foncier composé de 23 zones d'activités et d'une zone industrielle à Oued Aïssi. Le réseau déjà existant totalise une superficie de 877 ha contenant quelque 165 lots dont 874 sont affectés jusque-là. Il est à signaler aussi que sur les 169 contrats de projets répertoriés, une centaine seulement est en activité. Ceci sachant que sur les 23 zones d'activité, la Société de gestion immobilière (SOGI), organisme chargé de la gestion des ZI et ZA, gère 12 zones d'activité d'une surface globale de 1 755 575 m2 dont 1 422 310 m2 cessibles. Cependant, sur les 358 projets localisés, 44 seulement sont en activité.