L'Algérie continue à importer des semences de pomme de terre durant la campagne de saison qui s'étale de la mi-octobre à la fin de janvier et ce, malgré l'expérience acquise par les fellahs dans la production des semences pour la campagne d'arrière-saison dans les régions du nord du pays et le Sud, plus exactement dans la région d'El-Oued. Ameur Reguig, importateur-distributeur de semences et de plants se dit pessimiste quant au développement de la semence catégorie E et SE (Elite et Super Elite) au niveau local mais il est par contre optimiste pour la catégorie A qui donne la pomme de terre de consommation. 12 variétés de plants de gros calibre sont exposées par ce spécialiste. La réglementation en vigueur stipule qu'un sac de 50 kgs doit contenir pas moins de 750 tubercules mais on apprendra que pour la saison 2008/2009, les importateurs ont ramené des sacs avec 550 à 600 tubercules chacun. M. Reguig défendra la corporation en signalant que "les fellahs préfèrent le gros calibrage, ces plants sont génétiquement faits comme cela". Notre interlocuteur indiquera également s'être lancé dans le machinisme agricole et particulièrement le matériel d'arrachage de la pomme de terre qui se fait encore manuellement dans plusieurs régions du pays." Cette nouvelle méthode évitera beaucoup de pertes aux fellahs notamment dans le prix de la main d'œuvre qui se répercute sur le prix de vente", conclut-ilMme Bekrar A, ingénieur agronome au niveau de Sagrodev, établissement public de production de semences basé à Sétif, n'est pas du même avis. " Les firmes étrangères, bien qu'elles le disent, ne livrent pas la SE à nos importateurs. C'est leur gagne-pain et leur raison d'existence", en soulignant que son entreprise qui fait de la recherche et de la production de semences de pomme de terre est apte dans un avenir très proche." Nous sommes en prospection dans le sud et particulièrement dans la région d'EL Menéa où les conditions semblent favorables", annonce notre interlocutrice. Elle regrettera par contre la déficience du réseau multiplicateur dans la région de Setif.Quant à M. Guedmani, un agriculteur de Skikda qui a reçu dernièrement des mains du ministre de l'agriculture, la médaille du premier producteur de semences en Algérie, sa production pratiquée sur 166 hectares est loinde satisfaire la demande la région. "Mais nous essayons de développer notre activité selon nos capacités", nous dit-il. Des représentants des firmes étrangères interrogés sur les maladies portées par la semence se défendent en affirmant que des contrôles sont effectués au niveau du port d'embarquement et que leurs produits sont livrés avec des certificats phytosanitaires. "Nous exportons nos semences à travers le monde entier ", précisera l'un d'eux. A la question de savoir si l'une de ces entreprises compte exporter son savoir-faire en Algérie et produire la semence sur place, un représentant avoue honnêtement ceci : "Nous avons notre personnel, nos laboratoires et notre réseau de production chez nous, on ne peut pas mettre tout ce monde au chômage uniquement pour l'intérêt des patrons". Les saoudiens importent également de la semence non produite en Arabie Saoudite mais sélectionnée en Europe.