Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a procédé jeudi soir au siège de la wilaya d'Alger à l'installation des nouveaux walis délégués des sept circonscriptions administratives de la capitale (Zéralda, Bir Mourad Raïs, Bab El Oued, Bouzaréah, Birtouta, Rouiba et Dar El Beïda). Dans son allocution, M. Bédoui a donné les grandes lignes de sa feuille de route en vue de changer la face de notre administration. Compte rendu. Le discours prononcé lors de la cérémonie d'installation des sept nouveaux walis délégués à Alger a été axé essentiellement sur le souffle nouveau qu'il veut donner au service public. «Servir le citoyen de la manière la plus correcte et répondre à ses attentes est un défi à relever», souligne-t-il d'emblée, avant de «réitérer la disponibilité des différentes structures de son département ministériel à apporter aide et assistance à tous les services du secteur pour que le service public atteigne un niveau de qualité élevé, car les moyens tant humains que matériels existent pour assurer une amélioration continue». Cette volonté est marquée par la mise en place d'un observatoire national du service public, comme ordonné par le président de la République, et qui s'est soldée par l'élaboration d'un projet dans ce sens, présenté au gouvernement pour approbation. La mission essentielle de cet observatoire, selon le ministre, est le suivi de la qualité de la prestation ainsi que son efficacité auprès du citoyen. Il servira comme cadre de consultation pour toutes les parties concernées de l'administration publique, de la société civile ainsi que des services spécialisés. «Certes, nous avons la force de proposition, dira le ministre, mais elle constitue un indice de référence pour une amélioration constante du service public visant la satisfaction progressive du citoyen». Dans le même ordre d'idées, Noureddine Bedoui rappellera un certain nombre de mesures prises ces derniers temps, notamment la décentralisation du système biométrique au niveau de la capitale, une aubaine pour le citoyen subissant quotidiennement le calvaire des déplacements fréquents avec tous les désagréments y afférents. Désormais, ce dernier peut opérer un enregistrement au niveau du lieu de sa résidence. «C'est là un des investissements importants engagés par les pouvoirs publics en moyens humains et matériels et qui permettront aujourd'hui de concrétiser de manière simplifiée ce progrès, et ce, par l'utilisation d'une technologie avancée», observera le ministre, expliquant l'objectif de cet investissement, à savoir la généralisation d'une administration électronique. «Je reste convaincu, assure-t-il, que nous atteindrons ce stade ; cela ne relève pas de l'impossible, car nous possédons des compétences humaines, hommes et femmes, issus de l'école algérienne, que certains veulent casser, des universités et instituts algériens dont la qualité de l'enseignement n'est pas à mettre en doute. L'Etat s'engage à les encourager et à les soutenir, les accompagner. Les résultats ne seront que probants. Nous avons les capacités d'atteindre là où d'autres pays ont réussi et qui avaient pourtant moins de moyens et d'expérience que nous». La e-administration Il est vrai que depuis qu'il est ministre, d'abord à la Formation et l'Enseignement professionnels, Noureddine Bedoui a effectué énormément de sorties à travers le territoire national. Un atout, disent certains. Preuve en est que le ministre est souvent revenu dans son discours sur ses rencontres, notamment avec les jeunes universitaires dont il a retenu les préoccupations. «Aujourd'hui, notre jeunesse demande à ce qu'on lui ouvre grandes ouvertes les portes pour faire valoir les connaissances qu'elle a acquises. Si nous comptons sur ses compétences en l'impliquant davantage ; nous avancerons à grands pas dans la concrétisation de ce projet qu'est l'administration électronique», dira-t-il, étayant ses propos par une discussion avec des jeunes sur la question de la modernisation de l'administration et leur avis sur la décentralisation de l'opération d'enregistrement biométrique. Et c'est là qu'il a été convaincu par leurs propositions judicieuses. «Nous avons convenu donc avec le wali d'Alger de faire de la capitale la locomotive du pays en matière de modernisation de l'administration ; le défi est lancé, il nous appartient de le relever. Alors, ayons confiance en ces jeunes compétences qui nous prouvent chaque jour que Dieu fait qu'ils sont réellement capables», a souligné le ministre, affirmant que le passeport biométrique sera opérationnel au niveau des communes et l'opération élargie aux grandes villes du pays. Répondant aux plus sceptiques, «ceux qui ne veulent pas croire aux progrès que le pays est en train de réaliser, il citera l'exemple de la fibre optique dont bon nombre doutaient mais qui est une réalité à Bordj Badji Mokhtar. Revenant sur les effets négatifs de la bureaucratie, Bedoui promet la suppression des tonnes de paperasses qui encombrent les citoyens et empoisonnent leur vie. Mais il ne manquera pas de lancer un message à l'adresse de ceux qui entravent la bonne marche du progrès : «Nous userons de toute la force conférée par la loi contre ceux qui se mettent en travers de notre projet de moderniser l'administration. Tous les moyens de dissuasion seront mis en branle conformément aux directives du président de la République. L'occasion m'est offerte de répondre à ce recteur d'université qui s'est montré réticent quant à la suppression des fiches d'état civil du dossier d'inscription. «C'est quoi, ce complexe qui anime certains ?» s'interroge le ministre, avant d'avertir que «nous sommes là pour arrêter toute tentative malveillante contre ces projets». Parallèlement, le ministre a indiqué qu'un décret portant certification électronique des documents d'état civil est en phase de préparation au niveau de son département ministériel. Cette louable initiative permettra au citoyen de faire gagner du temps et d'épargner d'un tas de désagréments. «Imaginez un ressortissant algérien obligé de faire 1000 km pour un document au niveau du consulat... de même que l'annonce par message électronique sur le téléphone mobile qui sera opérationnelle prochainement. L'idée est d'annoncer au demandeur que son document de voyage est prêt.
Le statut particulier de la capitale Le projet d'un statut particulier pour la capitale n'est en fait pas nouveau, il date de quelques années lorsque les pouvoirs publics ont lancé le plan de développement stratégique 2009-2029. Mais cette fois, il s'agit tout d'abord de la promotion du service public qui accompagne néanmoins une série de carences constatées au niveau de la capitale : trafic routier, circulation, hygiène et propreté, gestion des déchets ménagers, constructions anarchiques, parkings sauvages, marchés informels, criminalité sous toutes ses formes sont autant de problèmes rappelés par le ministre et pour lesquels les autorités locales sont priées d'apporter les solutions adéquates. «Le citoyen algérois attend beaucoup de nous et nourrit les plus grands espoirs à cet effet. Pour cela, nous devons être à la mesure de ses attentes et la contribution de tous n'est pas de trop, notamment celle de la société civile», fait remarquer M.Bedoui, tout en saluant les efforts entrepris par la wilaya pour la gestion du volet relogement : «Je salue tout particulièrement l'annonce faite par la wilaya d'éradiquer les bidonvilles de la capitale avant la fin de l'année en cours» dit-il, ce à quoi le wali Abdelkader Zoukh a répondu que 20 000 familles seront relogées d'ici fin décembre 2015.