La facture des importations dans la filière lait a chuté presque de moitié entre janvier et juillet 2015. Les importations des poudres de lait, crèmes de lait et matières grasses laitières, utilisées comme intrants dans la filière laitière, ont atteint 696,27 millions de dollars sur les sept premiers mois de 2015, contre 1,29 milliard de dollars durant la même période en 2014 (46%), indique le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis). Cette facture représente 12% de la facture alimentaire globale du pays durant les sept premiers mois de l'année, estimée à 5,75 milliards de dollars, précise le Cnis, cité par l'APS. Les quantités importées durant la même période de comparaison sont passées à 233 375 tonnes contre 251842 tonnes, soit une baisse de 7,3%, ajoute la même source. Commentant cette tendance baissière des importations de lait, le directeur général adjoint de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil), M. Messlem Messaoud Abdelhamid, a expliqué cette régression des importations par la baisse des prix à l'international. Il note que «l'Onil importe trois produits que sont la poudre de lait ainsi que la matière grasse laitière anhydre, mais les quantités importées n'ont pas vraiment baissé. Ce sont plutôt les cours mondiaux de ces produits qui s'affichent en forte baisse», souligne le même responsable, qui assure plus de 50% du total de ce marché. Le recul de la facture n'est pas donc le fruit de la politique du ministère de l'Agriculture dans la filière lait qui bénéficie de subventions pour importer les vaches laitières. L'aide de l'Etat à la filière lait concerne également une prise en charge de 30% des prix d'acquisition des équipements d'élevage bovin, de traite, de froid et autres, en plus de primes attribuées aux vétérinaires qui pratiquent l'insémination artificielle, soit 1800 DA pour chaque vache inséminée. Les éleveurs bénéficient, pour leur part, d'une aide de 60 000 DA pour chaque génisse née par insémination artificielle et 6000 DA par hectare cultivé pour des fourrages en plus de 30% du coût de réalisation des étables. «Mais il ne faut pas confondre importation et consommation», explique M. Messelem, «car l'Onil importe non pas pour répondre à une consommation immédiate mais pour reconstituer ses stocks en profitant de la baisse des prix à l'international, alors que la consommation peut être nettement inférieure au volume de l'importation». En 2014, les importations de poudres de lait, crèmes de lait et matières grasses laitières, utilisées comme intrants dans la filière laitière, se sont chiffrées à 1,91 milliard usd, rappelle-t-on. Avec des importations globales algériennes de près de 31 milliards de dollars durant les 7 premiers mois de l'année, en baisse de 10,3% par rapport à la même période de 2014, la facture alimentaire a représenté près de 18,5%.