Dans un marché caractérisé par une offre excédentaire, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne perd pas espoir et garde ses prévisions de demande et d'offre pour fin 2015 et 2016 inchangées comparativement au mois précédent. Selon son rapport mensuel, publié avant-hier, l'organisation maintenu ses prévisions pour 2015, prévoyant une augmentation de la demande de 1,5 million de barils par jour (mbj) par rapport à 2014. A propos de l'année 2016, l'Opep compte sur une accélération de la demande, avec, comme dans son rapport d'octobre, une hausse prévue de 1,25 mbj. En affichant que les prévisions restent inchangées côté demande, en termes d'offre, le pronostic n'est pas différent. D'après l'organisation basée à Vienne, la production des pays hors-Opep, encore en hausse en 2015, s'établirait à 57,43 mbj cette année puis elles enregistreront une baisse à 57,11 mbj en 2016. Mettant une note de réalisme, le rapport note que les prix du pétrole, qui évoluent actuellement sous la barre des 50 dollars le baril, restent plombés par une offre toujours «surabondante, des stocks au plus haut» et les perspectives négatives de l'économie chinoise. Dans le même document, le cartel du pétrole relève que le cours du brut est notamment pénalisé par l'offensive commerciale des pays de l'Opep, Arabie saoudite en tête, qui inonde le marché d'or noir pour contrer l'essor des hydrocarbures de schiste aux Etats-Unis. En termes de stratégie, les rédacteurs du rapport estiment que la «réduction des investissements (des pays hors-Opep) de près de 200 milliards de dollars cette année et la suivante créeront un trou béant dans l'offre». La stratégie des pays membres, au premier rang desquels se trouve l'Arabie saoudite, serait de continuer la politique de surproduction pour éliminer une partie des concurrents et augmenter leurs parts de marché. La prochaine réunion de l'Opep aura lieu le 4 décembre à Vienne.