Le prix du baril de pétrole n'augmentera pas de plus de 5 dollars par an pour atteindre 80 dollars d'ici à 2020, a rapporté jeudi dernier l'agence Reuters citant des sources proches de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Les chiffres proviennent, ajoutent les mêmes sources, d'un rapport sur la stratégie à moyen terme dont discutent, cette semaine à Vienne, les représentants de l'OPEP. Prévu pour être ratifié par les ministres de l'OPEP, ce rapport présage en outre que la production hors OPEP ralentira mais pas suffisamment pour régler le problème de la surabondance de l'offre. La production non OPEP devrait atteindre 58,2 millions de barils par jour (mbj) d'ici à 2017, soit 1 mbj de moins que la précédente prévision, d'après le rapport en question. Le baril ne retrouvera sans doute pas un niveau de 100 dollars avant 2030-2040, même si l'équilibre revient sur les marchés, les prix bas pénalisant les pays non OPEP dont les coûts de production sont plus élevés. L'OPEP pourrait voir sa part du marché atteindre, durant cette décennie, 40% contre 33% actuellement. Pour 2016, l'OPEP avait révisé à la baisse sa prévision de croissance de la demande de brut, sur fond de ralentissement économique au Brésil et en Chine, selon son rapport mensuel paru lundi dernier. L'Organisation estimait que la demande continuera de croître en 2016, mais un peu moins vite que prévu à 1,29 mbj, soit 50 000 de barils/jour de moins qu'estimé auparavant. La demande totale en 2016 devra s'élever à 94,08 mbj. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) avait pourtant estimé la semaine dernière dans son rapport que le marché pourrait presque se rééquilibrer en 2016. La production des pays non membres de l'OPEP devrait connaître son repli le plus fort en 24 ans, avec une baisse de près de 0,5 mbj à 57,7 mbj, dont 0,4 mbj pour le seul pétrole de schiste américain, estimait l'AIE dans son rapport mensuel. L'AIE y voit la conséquence de la stratégie de l'Arabie Saoudite et des autres pays de l'OPEP, qui continuent à «pomper vigoureusement» malgré la baisse des prix afin de maintenir leurs parts de marché et contrer l'expansion des huiles de schiste aux Etats-Unis. Depuis le mois de juin 2014, le pétrole a perdu plus de 50% de sa valeur en raison de la forte production aux Etats-Unis et au Proche-Orient, au moment où la demande mondiale se ralentit, notamment en Chine. Les cours du pétrole reculaient, vendredi en fin d'échanges européens, après la décision de la Réserve fédérale américaine (FED) de conserver ses taux inchangés à cause d'inquiétudes grandissantes sur la santé de l'économie mondiale. Vers 16h30 GMT, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 48,09 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 99 cents par rapport à la clôture de jeudi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre perdait 1,55 dollar à 45,36 dollars.