Sans crier gare et juste après l'augmentation des prix des carburants à la pompe, les chauffeurs de taxi ont déjà décidé d'une augmentation des tarifs des courses en zone urbaine. De 100 DA, la course est passée à 150 DA. Il en est de même pour les taxis de transport suburbain et de location divisible qui ont décidé d'augmenter le prix de la place de 15 DA pour les premiers et de 10 DA pour les seconds. «Nous ne parvenons plus à joindre les deux bouts. En ville, avec la densité de la circulation et les bouchons qui en résultent, on consomme énormément de carburant. Ce n'est pas de gaieté de cœur que nous avons augmenté nos tarifs car nous savons pertinemment que ce sont les citoyens qui vont en pâtir. Mais on ne peut plus travailler à perte, d'autant que la grande majorité d'entre nous doit s'acquitter de 15 000 DA chaque mois pour la location du numéro de taxi, sans compter les autres charges fiscales», explique l'un des chauffeurs rencontré sur le Cours où a été organisé, samedi, un sit-in de protestation dénonçant le projet de loi de Finances 2016. Cette augmentation des tarifs vaut également pour plusieurs transporteurs de diverses localités telles Aïn El Berda, Berrahal, Oued El Anneb ou Seraïdi. Notons que lors de sa dernière visite à Annaba, le ministre des Transports, Boudjemaâ Talai, avait assuré «qu'aucune augmentation n'était envisageable pour le transport public, déjà subventionné». S'agissant du transport privé, il avait parlé d'alléger les charges. Des assurances qui, de toute évidence, ne semblent pas avoir convaincu, puisque les augmentations ont été décidées aussitôt après la hausse des prix des carburants. Face à ce constat, à la direction des transports, des équipes sont chargées d'établir des études approfondies pour synchroniser, en concertation avec les syndicalistes, l'augmentation des tarifs des différents moyens de transport en fonction de l'augmentation des prix des carburants. Selon cette même direction, une réunion regroupant les représentants des chauffeurs de taxi et les acteurs des transports en commun, urbain et inter-wilayas, a été décidée pour la fin de la semaine. Elle visera l'évaluation des dépenses des transporteurs (carburant, dépenses quotidiennes, pièces détachées, salaires du personnel...) et fixera de nouveaux tarifs, précise-t-on. De fait, des hausses raisonnables de tarifs seront décidées. En attendant, les usagers des différents moyens de transport dans toute la wilaya subissent des augmentations anarchiques et pénalisantes à plus d'un titre.