Les syndicats des chauffeurs de taxi parlent de «réajustement des prix». Le ministre des Transports aurait promis à l'UNAT une augmentation de 10%. Les chauffeurs de taxi de la station du Caroubier se sont donné le mot : augmenter les tarifs. Les clients ont été surpris par cette hausse des prix intervenue dès l'entrée en vigueur de la loi de finances 2016. Les syndicats des chauffeurs de taxi préfèrent parler de «réajustement» des tarifs. La «nouvelle tarification» affichée à l'entrée des bureaux des deux syndicats de la station du Caroubier (Unact-UGCAA et SNTT-UGTA) renvoie à l'arrêté interministériel n°2503 du 29 décembre 2012. «Les augmentations sont en fait un simple réajustement des tarifs. Elles varient entre 50 et 100 DA selon les destinations. Nos adhérents n'ont pas voulu tenir compte de cette grille tarifaire qui prévoit 3 DA/km. Mais maintenant, avec l'augmentation des prix des carburants et toutes nos charges (pièces, pneus, etc.), nous sommes contraints de revenir à cet arrêté. Je prends Oran comme exemple. L'arrêté de 2012 prévoit un tarif de 1296 DA. Même avec les derniers réajustements de 100 DA pour la ligne d'Oran, on n'a pas dépensé toute la cagnotte», indique Saïd Boukerrou-Aziouez, secrétaire général adjoint de l'Union nationale des chauffeurs de taxi (Unact). Une nouvelle augmentation pourrait éventuellement intervenir avec l'entrée en service des péages sur l'autoroute Est-Ouest. «Avec l'installation du péage, les prix devront être rectifiés également et c'est à ce moment-là qu'on atteindra les prix contenus dans l'arrêté de 2012», précise Bessaï Abdelhadidi, membre du bureau exécutif de la wilaya d'Alger de la SNTT-UGTA. Où est la promesse du ministre ? La hausse des prix a touché uniquement les taxi interwilayas. S'agissant du transport par taxi individuel et collectif, les syndicats estiment qu'il faut réviser la loi. «Les chauffeurs de taxis collectif et à compteur n'ont pas augmenté les prix. La prise en charge en course s'élèvera à 20 DA par kilomètre, le stationnement pour attente (15 minutes) à 20 DA et le transport de bagages supérieur à 15 kg sera facturé à 10 DA. Par contre, ce que nous proposons pour éviter l'éventualité d'une hausse des prix, c'est la légalisation du jumelage. Le ministère hésite en raison du problème lié à la mixité», indique Bessaï. A la gare routière Sogral, au Caroubier, les opérateurs n'ont pas augmenté leurs prix alors que leur représentant syndical, l'Union nationale des transporteurs (UNAT), l'a proposé à la tutelle avant l'entrée effective de la LF 2016 (ajustement du taux de TVA sur la vente de gasoil). «Une réunion s'est tenue à la mi-décembre avec le ministre des Transports, M. Talai, qui a rassuré les transporteurs et promis une augmentation d'au moins 10%. Le ministre nous a indiqué qu'une commission planchera sur la question. Mais à ce jour, nous n'avons rien vu. Nous attendons la concrétisation de la promesse de M. Talai», indique Mohamed Belal, président de l'UNAT, contacté par El Watan. En attendant, les transporteurs collectifs urbains ont pris de court le syndicat en décidant d'augmente les prix de 5 DA. Le ministère des Transports écarte toute augmentation dans le transport public. Le ministre, Boudjemaa Talai, a évoqué, dans une déclaration à Liberté, des mesures d'accompagnement au profit des transporteurs privés pour «minimiser l'impact des augmentations» des prix des carburants.