Le Conseil de l'ordre des médecins de la région de Constantine a organisé une conférence-débat sur le thème «Les aspects éthiques et moraux soulevés par le dépistage du cancer du sein en Algérie». Une rencontre animée par le professeur Ghawty Hadj-Eddine Sari Ali, président de l'«Organisation citoyenne afro-méditerranéenne et des droits de l'Homme» (Ocamedh)-France. Selon le Dr Djenane Rachid, président du conseil local de l'ordre des médecins, «les problèmes du dépistage du cancer du sein en Algérie se posent toujours avec acuité ; du moment que l'on parle de dépistage, il faut qu'il atteigne l'ensemble des femmes, qu'elles soient salariés ou non», a-t-il expliqué, faisant référence à l'initiative de la CNAS qui a mis en place un centre pour accueillir les femmes de plus de 40 ans en vue d'être dépistées. A cet effet, le directeur régional de la CNAS de Constantine, Saïd Allami, a précisé que sur les 7000 femmes salariées et leurs ayants droit de plus de 40 ans, invitées annuellement depuis 2010 à faire une mammographie au centre d'imagerie de la CNAS, «seules 10% répondent à cette invitation». Il a également été indiqué, au cours des débats, que le cancer du sein était en phase de devenir «un problème de santé publique». «Quand la maladie est prise en charge à temps, son pronostic se modifie et des améliorations apparaissent dans son traitement. Et quand la patiente est prise à temps, les guérisons vont jusqu'à 80% des cas selon toujours le Dr Djenane. Cependant, les médecins invités à cette conférence ont précisé que la «condition majeure» pour le succès du dépistage du cancer du sein demeure «la participation la plus large possibl e des personnes concernées», d'où l'importance de sensibiliser par «une information adaptée sur le test de dépistage et son utilité». De son côté, le Pr Assia Bensalem du service d'oncologie de l'hôpital de Didouche-Mourad (Constantine) a souligné que les femmes «commencent malgré tout à prendre conscience de l'importance du dépistage précoce du cancer du sein». Elle a affirmé que les cas métastatiques (au stade final de la maladie) ont «diminué de 30% en Algérie».