Le Front des forces socialistes (FFS) est convaincu que le changement dans le pays ne peut être uniquement l'œuvre du politique mais, de la jonction de ce dernier avec le syndical et l'associatif. C'est du moins la thèse qu'a défendue hier le parti lors d'une table ronde organisée à son siège national à l'occasion de la Journée internationale de la presse et la Journée mondiale de lutte des travailleurs. «Si nous insistons encore sur l'impératif de retisser les liens entre les différents segments de la vie nationale entre le politique, le syndical, l'associatif… c'est parce que nous demeurons convaincus que la jonction entre la société politique et la société civile est en mesure de mobiliser nos concitoyens autour d'un projet commun et susciter des dynamiques de changement dans le pays», a déclaré Youcef Aouchiche, premier secrétaire par intérim, dans un discours prononcé à l'occasion. Le FFS, a ajouté le chargé de communication qui remplace temporairement Mohamed Nebbou en convalescence, «continuera à privilégier cette approche». Il continuera aussi la lutte «auprès de toutes celles et tous ceux qui s'attachent au projet patriotique et démocratique». Et pour concrétiser sur le terrain cet objectif, le parti cher à feu Hocine Aït Ahmed trouve dans la catégorie des travailleurs la force à même de dépasser les obstacles de la crise économique. «Les travailleurs sont aujourd'hui la principale force potentiellement capable de transformer la crise née de la rente et de la spéculation paresseuse en une économie productrice de richesses», dira Aouchiche qui ne ménagera pas le pouvoir en place qui, selon lui, «campe sur ses positions et continue de gérer d'une façon unilatérale et autoritaire les affaires du pays». D'ailleurs, le premier secrétaire par intérim du FFS pense que «l'absence d'une volonté nationale pour amorcer un véritable changement dans le pays ne fait que nous précipiter vers l'inconnu». Il prévient que la crise multidimensionnelle qui frappe notre pays «s'accentue de plus en plus». «Ses effets deviennent de plus en plus visibles et se font sentir chez nos compatriotes, désormais, accablés par le chômage, l'érosion du pouvoir d'achat, la cherté de la vie, la pauvreté…», regrette-t-il. Tout en rappelant le rejet du parti quant aux politiques d'austérité «élaborées dans l'opacité et dont les retombées ébranlent les couches les plus défavorisées de la société», Youcef Aouchiche ne pense pas que les méthodes et les moyens qu'utilise le pouvoir seront en mesure de juguler la crise. Le croire «serait une grave erreur», tranche-t-il. Et de lier sa plaidoirie au projet de reconstruction du consensus national, estimant qu'«aucun développement économique, aucune mesure visant à faire face à la crise n'est solvable en l'absence de préalable politique et de la réhabilitation d'un consensus fort et admis par l'ensemble des acteurs politiques, sociaux et économiques». S'agissant des communications développées lors de cette table ronde, le Pr Tahar Kerbache, de l'université de Constantine, a dénoncé «le clonage du système» pour contrecarrer les syndicats autonomes. Intervenant autour de «l'éthique et l'action syndicale», il dira que le «pouvoir a depuis l'Indépendance cherché à mettre sous tutelle les structures sociales, et il l'a fait en premier avec l'UGTA». De son côté, Redouane Boudjemaâ, qui a traité la thématique de «l'éthique journalistique et la régulation des médias», a plaidé pour «faire sortir la presse du système de propagande où l'a plongée le pouvoir politique», et de «se baser sur un cahier des charges qui place le droit du citoyen à l'information au centre des intérêts».