Son exposition, qui se tient à la galerie Asselah-Hocine jusqu'au 13 mai, renvoie à un bel hymne à la nature généreuse et prodigieuse. L'hommage rendu à la nature par le plasticien et son penchant pour la terre se traduit par ses toiles qui expriment les quatre saisons : l'hiver avec la neige, l'automne et le labourage, le printemps avec ses prés verdoyants et l'été avec «l'oiseau jaune piaffant». Attaché à la terre comme les indiens d'Amérique latine avec la Pacha Mama, Farid Harcha ne cesse de louer sa contrée natale avec ses admirables étendues herbeuses, ses pics montagneux, ses multiples arbres, ses pittoresques villages et bourgs et ses typiques zaouïas. Avec des toiles aux titres suggestifs, notamment Nostalgie, Ancien village de Merouana, Zaouïa à Boussaâda et Vie de Biskri, l'artiste transmet son amour de la nature et de Merouana. Sa palette radieuse et éclatante plaide pour une nature enchantée, joyeuse et colorée. Ses tons chauds expliquent les différentes saisons et les travaux des champs. Pour l'artiste, la vie campagnarde est rythmée par les travaux saisonniers qu'il dépeint avec précision et exactitude. Sa reconnaissance à tout ce qui touche l'univers de la paysannerie, Farid l'exprime par des nuances vives avec des verts superbes qu'il décolore au gré des saisons. Ses ocres qui rappellent les champs de blé et ses bourgs avec ses maisonnettes sont un ravissement à l'œil. Dans son registre de la série des Natures mortes, le plasticien a un sens aiguisé de l'observation et de la précision. Les tableaux Oignons et citron, Eau de citron, Nature morte et bougie racontent son admiration à ces fruits de la terre. Peintures lumineuses Avec une palette aussi incandescente et rutilante, il allie diverses techniques comme l'aquarelle, la peinture à l'huile, gouache et pastel. Ses peintures à l'huile sont lumineuses et ses aquarelles succulentes et sublimes dignes des grands maîtres impressionnistes. La gouache et le pastel ne sont pas en reste. Un seul tableau où le cubisme prend tout son sens , intitulé «Paix emprisonnée», relate le long calvaire des palestiniens. Cette belle œuvre cubiste permet de mieux appréhender ce problème qui perdure depuis de nombreuses décennies. Maîtrisant son art à la perfection, il transmet avec talent et habileté ses émotions et impressions avec comme priorité ses sensations liées à la nature. Cette dernière lui procure beaucoup d'allégresse et d'enjouement. Elle est sa grande muse dont il puise de ce substrat pastoral sa riche et féconde inspiration. Il est à relever que ces compositions ont été effectuées entre les années 2005 et 2015. Pour cette exposition, l'artiste a fait une agréable compilation de toiles traitant de la même thématique. Ayant plusieurs expositions collectives à son actif, celle-ci est la première individuelle où il excelle avec l'ensemble de son œuvre. Rompu aux diverses techniques, Farid Harcha s'exerce avec dextérité et adresse. Par son talent indéniable, il est une signature prometteuse dans l'art pictural.