L'emprunt national pour la croissance économique a été au centre des préoccupations du ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, en visite jeudi à Tlemcen, au cours de laquelle il a affirmé après avoir inspecté plusieurs banques publiques et la direction des impôts «qu'il existe un fossé entre les potentialités économiques de la wilaya et les ressources financières générées par la fiscalité». Et de s'interroger «sur la faible immatriculation à l'IBS qui n'a pas atteint les mille sociétés imposées», considérant ce constat comme «une contradiction avec la réalité économique et commerciale de la région», qu'il a considérée comme «un foyer de la croissance et un bassin de potentialités». Présidant une réunion avec les cadres de son département et les opérateurs économiques au siège de l'APW, le ministre des Finances n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour qualifier les ressources fiscales et bancaires «de très insuffisantes et très en deçà des niveaux réels», jugeant très faible le nombre des immatriculés fiscaux par rapport au nombre très élevé de contentieux. En fin économiste et expert financier, Benkhalfa s'est étalé longuement sur la nouvelle stratégie financière du pays qui ne devrait plus «se baser sur les recettes pétrolières et que l'on ne doit compter à l'avenir que sur nos propres ressources financières avant de recourir à l'endettement extérieur». C'est dans cette perspective qu'a été initiée l'opération «emprunt national pour la croissance économique qui n'est ni une opération de blanchissement d'argent ni illicite vis-à-vis de la religion comme tentent de le faire croire certains cercles», a précisé le ministre qui indiqua que «malgré la chute des cours du pétrole, l'Etat a engrangé plus de 4700 milliards DA de recettes fiscales et que le stock bancaire a dépassé les 8000 milliards DA». Preuve de la bonne santé financière du pays et que «l'emprunt national n'est intervenu que pour renforcer davantage nos ressources financières destinées à l'investissement économique et non à la réalisation d'infrastructures publiques qui sont et resteront à la charge des fonds publics». Evoquant l'économie informelle, le ministre affirma que «l'Algérie a réussi sa réconciliation nationale, elle doit aujourd'hui réconcilier l'informel avec l'économie formelle. Et c'est l'un des objectifs de l'opération emprunt national afin de mettre fin à cette dualité économique».