Le premier argentier du pays précise au sujet de la bancarisation des capitaux informels que les ressources de la nation seront mobilisées avec toutes les garanties juridiques et techniques. «Nous ne les mobilisons pas pour les stocker, mais pour les utiliser dans la croissance économique», a-t-il assuré à ce propos, ajoutant qu'elles (ressources) «nous mettent à l'abri d'autres décisions non souhaitées». Pour Benkhalfa, cette opération de bancarisation de l'argent informel vise à augmenter l'assiette fiscale, ce qui permettra à l'Etat de faire baisser les impôts au profit de l'investissement. Le ministre, qui prévoit des recettes fiscales ordinaires de 2 700 milliards de dinars en 2016 en plus de la fiscalité pétrolière, a assuré que l'Algérie «n'est pas en position de mal aisance financière, et ne compte pas sur la taxe de 7% pour avoir des ressources, mais veut juste impliquer le milieu des affaires dans le développement». Dans ce cadre, le ministre a parlé de plusieurs actions qui seront initiées par les banques de la place en vue d'inciter les détenteurs de capitaux informels à faire confiance au système bancaire. Ainsi, pour mieux expliquer le dispositif cité plus haut, une semaine portes ouvertes sur les banques sera organisée «avant la fin de l'année». Cette action permettra de «renforcer la relation banques-citoyens», affirme Benkhalfa, reconnaissant toutefois l'existence d'un «problème de confiance (banques-citoyens, Ndlr) qu'il faut rétablir». Cette question devrait, d'ailleurs, être au centre des préoccupations des dirigeants des banques. Le ministre les a appelés à engager «des équipes volantes» qui vont sur le terrain pour essayer de convaincre les personnes activant dans l'informel à se régulariser vis-à-vis de l'administration fiscale. Mieux encore, Benkhalfa appelle même à engager des actions d'encouragement en direction du personnel des banques. Il a appelé les directeurs de banques, entre autres, à «stimuler les agents bancaires : un chargé de la clientèle qui arrive à ramener quatre ou cinq clients de l'informel mérite d'être récompensé». Rappelons que la Banque d'Algérie a estimé l'argent liquide circulant dans l'informel à environ 1 000 à 1 300 milliards de dinars. Benkhalfa espère «mobiliser cette somme d'ici à la fin 2016», date limite pour la conformité fiscale volontaire. Le ministre a averti néanmoins que si «l'ensemble des agences bancaires ne se mobilisent pas nous serons vulnérables en 2016». S. B./APS