Le président de l'Assemblée nationale française, qui a effectué jeudi une visite en Algérie, a souligné que l'incident créé par le tweet de Valls sur Bouteflika «est clos». Claude Bartolone, qui a plaidé à l'occasion pour la poursuite de la coopération, n'a pas eu droit à une rencontre avec le chef de l'Etat. Après la vive polémique née du tweet de Valls montrant le président Bouteflika fatigué, en avril, la relation entre Alger et Paris avait connu des moments difficiles. Plusieurs projets industriels devaient démarrer, mais la crise diplomatique née du tweet de Valls et aussi de l'affaire Panama Papers a failli tout remettre en question. Depuis quelques jours, on assiste à un réel réchauffement des relations. Les visites de hauts responsables français à Alger se multiplient, démontrant la volonté des deux parties d'aller de l'avant et de clore définitivement ce dossier fâcheux. Les «malentendus» d'hier laissent place aujourd'hui à des «convergences de vues» et des «relations dynamiques» entre les deux pays. En effet, le président de l'Assemblée française, en visite en Algérie jeudi, est persuadé que l'incident du tweet est «clos et ne doit pas faire perdre de vue la profondeur et la qualité des relations franco-algériennes depuis 2012». «Nous comprenons l'émotion suscitée par cet incident et le regrettons», a-t-il souligné à l'issue de sa visite. Il est clair pour l'hôte de l'Algérie que «toute intention particulière serait en contradiction totale avec la qualité exceptionnelle des liens que le gouvernement français actuel s'est attaché à développer avec l'Algérie». Bartolone a estimé également qu'il est «important de dialoguer», surtout que des «pas historiques» ont été accomplis. Le président de l'Assemblée nationale française a eu un agenda chargé lors de sa visite en Algérie. Il a été reçu par Mohamed Larbi Ould Khelifa, président de l'Assemblée populaire nationale (APN), par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ainsi que le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. Cette fois, le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, n'a pas reçu le président de l'Assemblée française, comme de coutume. On en ignore les raisons, mais l'incident du tweet de Valls ainsi que les commentaires inconvenants sur la santé de Bouteflika émanant de hauts responsables français, dont on peut citer ceux de l'ex-président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, et de l'actuel ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, sont pour quelque chose dans cette décision de ne pas recevoir Claude Bartolone. La présidence de la République aurait certainement voulu éviter de nouvelles polémiques de la part des officiels français. En marge de ces entretiens, Bartolone a coprésidé avec son homologue Larbi Ould Khelifa les travaux de la grande commission interparlementaire qu'ils avaient présidée pour la première fois en mars 2013. Claude Bartolone a déclaré au terme de ces entretiens que l'Algérie et la France ont des approches et des analyses «communes» sur bon nombre de sujets. Parmi les points qui ont été abordés, la situation en Libye, où le responsable français affirme soutenir l'idée d'un dialogue inclusif afin de permettre à l'Etat de prendre en charge les préoccupations des Libyens et asseoir plus de stabilité. Bartolone a indiqué avoir discuté notamment avec Lamamra du terrorisme et des actions communes pour combattre la radicalisation.