Le problème récurrent de la pénurie de l'eau persiste ces dernières semaines dans de nombreuse localités de la wilaya de Tizi Ouzou où le précieux liquide est devenu une denrée vraiment rare. Dans la daïra d'Azeffoun, pas moins de vingt-huit villages sont privés d'eau depuis presque deux semaines en raison de la fermeture d'une conduite principale alimentant la station réservoir 04 sise au village Thidhmimine. Selon nos informations, ce sont des citoyens du village Guechthoum, dans la commune limitrophe d'Akerrou, qui ont procédé trois jours avant les fêtes de l'Aïd El Fitr à la fermeture de la conduite principale alimentant la dite station à partir des eaux du barrage Taksebt. Selon les mêmes sources, cette action est intervenue en guise de protestation contre le manque d'eau au niveau du château d'eau installé récemment au niveau de ce village, privant ainsi les citoyens de vingt-huit villages du sud et de l'ouest de la daïra d'Azeffoun depuis maintenant presque deux semaines. «Nous vivons un vrai calvaire depuis la fermeture de la conduite principale alimentant pas moins de 28 villages de la daïra d'Azeffoun. Nous sommes dans le désarroi surtout que les services de l'ADE censés intervenir pour la réouverture de cette conduite sont restés les bras croisés. Nous n'allons tout de même pas nous substituer aux services concernés de l'Etat pour rétablir l'alimentation de la station réservoir 04 car cela peut engendrer un conflit entre villageois», nous confie au bout du fil un citoyen du village Thidhmimine. Selon lui, la majorité des habitants des villages privés d'eau se sont rabattus sur les ressources naturelles dont regorge la région afin de s'alimenter en ce précieux liquide. Une procédure qui reste insuffisante, ajoute-t-il, car les besoins en eau potable sont énormes en cette période de grandes chaleurs. «A la rigueur, on aurait accepté notre situation si le problème était liée au manque d'eau, mais comme l'eau est disponible, alors nous réclamons des services de l'ADE d'Azeffoun de procéder au plus vite à la réouverture de la conduite qui alimente notre station car il n'est pas possible de continuer à vivre dans une telle situation», ajoute notre interlocuteur qui nous a également informés qu'une réunion regroupant les comités des villages concernés est prévue dans les prochaines heures afin de trouver une issue à cette situation qui commence à devenir insupportable. Maâtkas, la mobilisation qui paie Il faut dire que le problème de la pénurie de l'eau revient avec insistance ces dernières semaines à travers différentes localités de la wilaya de Tizi Ouzou au point où de nombreux comités de villages sont allés jusqu'à initier des actions de protestation en procédant notamment à la fermeture des sièges des APC, daïras et ADE pour réclamer de l'eau. C'est le cas notamment dans les communes de Maâtkas, Illiltene, Fréha et Bouzeguene. La mobilisation de la population de la région de Maâtkas en vue d'exiger l'amélioration de l'alimentation en eau potable, a fini par payer. On apprend ainsi que des émesures ont été prisesé par le wali de Tizi Ouzou, Brahim Merad, en vue d'améliorer la dotation en eau de la commune de Mâatkas, cette localité des plus peuplées de la wilaya, située à quelque 25 km au sud-est de Tizi Ouzou. Ces mesures ont été prises, avons-nous appris aussi, lors de la réunion tenue lundi dernier et à laquelle avaient pris part lundi les directeurs locaux des Ressources en eau (DRE), de l'Algérienne des eaux (ADE), le président et des élus à l'Assemblée populaire communale (APC) de Mâatkas. Parmi ces mesures, l'instruction donnée au directeur de l'ADE de «lancer les travaux de réparation de la conduite d'adduction, en fonte desservant cette localité et dont l'état de vétusté est avérée». Il s'agit aussi de la décision de prendre des dispositions pour arriver à une répartition équitable des ressources en eau disponibles au bénéfice de l'ensemble de la population de cette région ainsi que de lancer une étude technique afin de déterminer la manière de renforcer le réservoir de 500 m3 de Tassadort, située à la périphérie de la ville de Tizi Ouzou, et qui alimente en eau les communes de Mâatkas et de Tirmitine. Pour ce faire, et afin d'arriver à la concrétisation effective de ces mesures, il a été décidé de mettre sur pied une cellule de suivi pour une évaluation quotidienne de la situation. Cette cellule est composée de représentants de la DRE, de l'ADE, de la Daïra et de l'APC de Mâatkas. Elle veillera notamment sur le suivi de la distribution de l'eau potable aux populations et à trouver la solution appropriée à chaque fois qu'une difficulté surgirait sur le réseau.