Lors d'une visite de travail effectuée hier à Tizi Ouzou, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a annoncé que les recommandations de réforme de l'examen du bac, initiées par son département en collaboration avec les partenaires sociaux, seront soumises le 24 août au Conseil des ministres, avant d'être approuvées prochainement au conseil du gouvernement. Selon la ministre, l'objectif de cette démarche est d'aller vers un bac spécialisé. «Nous n'allons proposer l'annulation d'aucune matière, d'autant qu'elles sont toutes importantes, mais seulement de prendre en considération la spécialité du bac. Nous allons aussi réduire la durée des épreuves de 5 à 3 jours, en vue de diminuer la pression chez l'élève et aussi assurer la progressivité pédagogique du système éducatif, en encourageant l'enseignement des matières scientifiques en langue française», indique Benghebrit. Dans le même ordre d'idées, la ministre a tenu à répondre à certaines parties qui l'ont accusée de porter atteinte aux valeurs de l'Islam et à l'identité nationale, par ces réformes. «Je défie ces personnes d'avoir une preuve que cette réforme portera atteinte à notre religion et à notre algérianité» affirme-t-elle. Répondant à certaines critiques faisant état de la «politisation» de la réussite de la wilaya de Tizi Ouzou aux examens de fin d'année, tous cycles confondus, la ministre qui avait assisté dans l'après-midi à la cérémonie de récompense des lauréats de la wilaya aux différents examens, organisée au théâtre Kateb-Yacine, a tenu à répondre que le secret de la réussite dans cette wilaya, c'est bien le travail de la famille éducative et des autorités locales, mais aussi la stabilité qu'a connu le programme scolaire. «C'est un défi et un enjeu collectif. Je suis convaincue que cette wilaya a gardé sa première place grâce à sa bonne politique en matière éducative et rien de plus», a-t-elle insisté. Interrogée sur l'état d'avancement de l'enquête menée à l'égard des auteurs de la fuite en masse des sujets du bac sur les réseaux sociaux, la ministre a indiqué que l'enquête est toujours en cours. «A ce jour, quatre inspecteurs exerçant à l'Onec ont été identifiés et sont actuellement en prison. Nous avons tenu une réunion avec nos partenaires, notamment la gendarmerie, la police et la justice au cours de laquelle nous avons proposé l'introduction de la pénalisation de la fraude virtuelle dans le code pénal. Cette démarche nous permettra de prendre des mesures dissuasives à l'encontre de ces fraudeurs à l'origine de la triche massive qui a émaillé le bac de cette année.» A propos de la généralisation de l'enseignement de tamazight, Benghebrit a indiqué que cette langue sera enseignée au niveau de 32 wilayas du pays, à partir de la rentrée prochaine. «L'année dernière, nous étions à 21 wilayas et nous passerons cette année à 32 wilayas. Notre objectif à moyen terme est de voir tamazight enseigné dans les 48 wilayas», affirme-t-elle.