La ministre de l'Education nationale a effectué, hier, une visite de travail dans la wilaya de Tizi Ouzou. Revenant longuement sur la grève du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) annoncée pour les 8 et 9 décembre, Mme Benghebrit menace de «procéder à des retenues sur salaire des enseignants grévistes». «La loi est au-dessus de tous. Je ne peux pas travailler dans un cadre non réglementaire. La grève des enseignants est un droit légitime, certes, mais qu'ils sachent que rien n'empêchera la tutelle d'appliquer la réglementation. La loi est claire, comment se fait-il que quelqu'un qui ne travaille pas puisse réclamer son salaire ? C'est injuste», a déclaré la ministre d'un ton menaçant. En ce qui concerne la grève des intendants, Mme Benghebrit a précisé que quatre réunions ont été tenues avec l'ensemble des syndicats structurés autour de cette catégorie professionnelle. Elle estime cependant que «leur grève est illégale car elle est illimitée», arguant que cette question a été soumise à l'arbitrage auprès du tribunal d'Alger. Interrogée au sujet de l'enseignement de tamazight, Mme Benghebrit répond : «Pour ce qui est de l'enseignement de tamazight à la demande et la généralisation de cette langue, j'ai été dès le départ claire par rapport à ma position sur la question. Elle demeure constante.» Et d'ajouter : «L'enseignement de tamazight est en recul si l'on tient compte du nombre de wilayas où cette langue est enseignée. Ce qui est négatif. Il s'agit pour nous de faire un véritable état des lieux et de lancer une analyse autour du contenu et des conditions dans lesquelles se fait son enseignement. Cela nous permettra de comprendre ce recul et d'assurer des réformes et des aménagements. Ce qui amènera vers une dynamique de sa généralisation.» Elle justifiera son argument en estimant que «lorsqu'on parle de dynamique, cela signifie qu'il y a de la progressivité et de la réflexion, car décider de son enseignement par une décision de loi ne suffit pas pour généraliser son enseignement. Aujourd'hui, c'est une autre démarche qui a été prise, c'est la voie la plus simple. On va aller vers une meilleure réflexion sur la problématique de circulation entre les différentes déclinaisons de la langue amazighe. Nous allons approfondir la réflexion autour de la question avec des spécialistes du domaine. Pour cela, j'ai rencontré les responsables du Haut-Conseil à l'amazighité pour identifier ensemble un cadre de travail pour faire mieux que ce qui se fait actuellement», a-t-elle conclu.