La Caisse nationale d'assurances sociales (Cnas) projette de souscrire pour 50 milliard DA à l'emprunt obligataire national. Une opération lancée le 17 avril dernier destinée à récolter le maximum de fonds pour financer l'outil économique. «Tous les employés ont accepté de cotiser une part de leur salaire afin de souscrire à l'emprunt obligataire. Nous avons proposé 50 milliards DA et nous attentons l'approbation du conseil d'administration», a annoncé hier le directeur général de la caisse, Tidjani Hacène Haddam, lors de son passage au forum d'El Moudjahid. La Cnas a répondu favorablement à l'appel du ministre du Travail qui avait demandé récemment aux mutuelles et caisses d'assurances de participer en masse à l'emprunt obligataire. «Nous voulons nous intégrer dans la nouvelle stratégie de l'Etat pour la relance économique», a indiqué le même responsable. S'agissant du bilan de l'opération LFC 2015, le DG de la Cnas précise que plus de 140 000 employeurs ont régularisé leur situation vis-à-vis de la Caisse. Il a précisé également que plus de 16 000 personnes activant dans l'informel se sont affiliées volontairement à la Cnas pour bénéficier des prestations en matière d'assurance maladie et maternité pour trois années, moyennant une cotisation mensuelle symbolique (12% du SNMG soit 2160 DA). Au titre des facilitations accordées par la Cnas aux employeurs, Hacène Haddam a indiqué que plus de 18 000 échéanciers de paiement ont été accordés pour les employeurs non à jour de leurs cotisations et dont la situation financière ne leur permet pas de s'acquitter totalement de leur dette. Ces mesures, affirme le DG de la CNAS, ont impacté positivement le niveau des recettes du premiers trimestre 2016 qui a augmenté de 10% par rapport à celles enregistrées durant la même période 2015. Hacène Haddam rappelle que les délais de mise en conformité des employeurs dans le cadre de LFC 2015 ont été prolongés jusqu'à la fin de l'année. Dans cette optique, le premier responsable de la Cnas met en garde les patrons qui ne se présenteraient pas avant cette date pour régulariser leur situation. Selon lui, tous ceux qui ne se rapprocheront pas auront une «majoration d'amende variable entre 100 000 et 200 000 DA pour toute personne non déclarée et une peine allant de 1 à 6 mois de prison». «S'ils récidivent, cela peut atteindre 500 000 DA d'amende et une peine allant jusqu'à 24 mois de prison», précise-t-il. Hacène Haddam promet d'appliquer la loi à l'encontre de tous ceux qui ne se conforment pas à la LFC 2015. Les médecins pointés du doigt Abordant, par ailleurs, les dépenses en produits pharmaceutiques, l'invité du forum d'El Moudjahid avance le chiffre de 176 milliards DA pour l'année 2015 et 47 milliards DA pour seulement le premier trimestre de l'année en cours. Il a mis l'accent à cet effet sur l'urgence de rationaliser et optimiser les dépenses dans le secteur pharmaceutique. «Des quantités importantes de médicaments sont gaspillées chaque année. Les Algériens sont de gros consommateurs de médicament surtout les malades chroniques», a-t-il fait savoir. La raison est que «ces derniers bénéficient d'un remboursement à hauteur de 100 % des médicaments sans aucun contrôle». Pour lui, cet avantage cause souvent des dépassements. Le DG de la Cnas pointe du doigt les médecins qui sont, selon lui, également responsables du gaspillage. «Certains médecins prescrivent jusqu'à 6 médicaments pour traiter une simple grippe. C'est inacceptable !», a-t-il dénoncé.