Couci-couça ! Les notes attribuées à l'Algérie aux plans politique, économique ou social varient d'un organisme à un autre. Car si certains estiment que le pays fait des efforts en matière d'amélioration de la qualité de vie de ses citoyens et protège leurs libertés, d'autres voient les choses autrement. En effet, dans son dernier rapport de 2015 sur le développement humain dans le monde, l'Agence des nations unies pour le développement (Pnud) a classé l'Algérie à la 83e place mondiale sur un total de 188 pays. Dans ce classement qui prend en considération trois paramètres essentiels, l'Algérie se trouve dans la partie réservée aux pays au développement humain élevé. Outre l'Algérie, seuls quatre autres pays africains, à savoir Maurice (63e), les Seychelles (64e), la Libye (94e) et la Tunisie (96e) ont été considérés comme tels et classés dans cette catégorie. A titre d'exemple, l'Egypte est classée à la 108e place dans la catégorie développement humain moyen. Quant aux autres pays du continent noir, ils sont mis dans la catégorie développement humain faible. Evidemment, et comme de coutume, la Norvège arrive à la tête du peloton, dominant ainsi la catégorie développement humain très élevé. Selon ce rapport, «trois dimensions fondamentales» y sont prises en compte pour établir ce classement. Il s'agit en premier lieu de «la capacité à vivre longtemps et en bonne santé, mesurée par l'espérance de vie à la naissance». Le deuxième est «la capacité à acquérir des connaissances, mesurée par la durée moyenne de scolarisation et la durée attendue de scolarisation» et le troisième est «la capacité à atteindre un niveau de vie décent, mesurée par le revenu national brut par habitant». Dans la même journée, un autre classement, cette fois-ci moins flatteur pour l'Algérie, est tombé. C'est celui de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) qui a rendu public un rapport sur l'indice mondial de l'innovation. Obtenant un score de 24,5 points, l'Algérie se classe à la 113e place mondiale sur 128 pays étudiés, gagnant 13 places par rapport à l'année dernière (24,4 points, 126e sur 141). Riposte Ce rapport qui se base sur l'environnement institutionnel, le capital humain et la recherche, les infrastructures diverses, la sophistication du marché et des entreprises, la production de savoir et de technologie ainsi que la création trouve que l'Algérie a beaucoup de chemin à faire avant d'améliorer son classement. Si certains rapports «ne sont pas à prendre au sérieux», d'autres ont suscité la réaction d'une institution financière officielle, à savoir la Banque d'Algérie. Cette dernière a, dans un contre-rapport, répondu à un autre rapport de la Banque mondiale qui estimait que les réserves de change du pays se situeront autour de 60 milliards de dollars à l'horizon 2018. Car taire un tel pronostic qui dresse un tableau noir de l'avenir économique et monétaire du pays, donnerait du crédit à ses rédacteurs. Or, dans une conjoncture que tout le monde sait difficile à cause du recul des revenus des hydrocarbures, il ne faudrait surtout pas laisser le désespoir et la peur d'un lendemain incertain gagner la population. Développement humain, innovation, réserves de change, droit du culte et libertés tous azimuts. A l'ère des nouvelles technologies de la communication et de l'information, tout se sait et tout se mesure. Seulement, au moment où certains observent ce qui se réalise autour d'eux et même plus loin pour corriger leurs pas, ces rapports sont dans certains autres cas utilisés pour faire pression sur les gouvernements dans le but de leur faire changer le fusil d'épaule.