A la tête de l'Institut MDI (management développement international), Brahim Benabdeslem est l'artisan du 8e symposium international consacré au développement du tourisme durable. En organisant le symposium international sur le développement du tourisme durable, quelles sont vos motivations ? Le thème du tourisme est un choix qui a été fait l'année dernière. Nous considérons que les opportunités de développement dans ce pays sont énormes. S'il y a bien un secteur qui peut remplacer notre rente pétrolière, c'est bien ce secteur. L'Algérie possède des atouts certains peu développés. Il existe des activités qu'on peut vraiment développer à l'avenir, qui sont même favorables à la création de PME et PMI. Il est temps de parler aujourd'hui de ces opportunités à l'occasion de ce symposium. Le ministre de l'Environnement et du Tourisme, Cherif Rahmani, a dressé un état des lieux du secteur. Il a souligné que l'Algérie n'est pas encore un pays touristique. Qu'en pensez-vous ? Dans le cadre de ce symposium, nous avons lié le thème du tourisme à la question du développement durable. C'était fait à dessein. C'est-à-dire qu'il faut développer le tourisme différemment des autres pays. Il y a des segments d'activités touristiques dans lesquels l'Algérie ne pourra pas rattraper le retard, notamment le tourisme balnéaire. Pour cette raison, le comité scientifique du symposium a défini trois grands axes à débattre. Il s'agit du «tourisme et développement durable et quelles sont les grandes tendances à l'échelle internationale». Le deuxième axe est celui des expériences dans le domaine du tourisme à l'échelle internationale et le benchmarking, et ce, pour prendre connaissance des expériences et des erreurs à ne pas commettre. Nous avons entendu des communications sur l'expérience de la Tunisie, du Liban et de l'Espagne. Le troisième axe concerne l'Algérie, en abordant les opportunités et le schéma d'aménagement, ainsi que les perspectives de développement du tourisme. Il est vrai que l'Algérie n'est pas encore une destination touristique. Mais est-ce que cela veut dire qu'elle ne peut pas l'être ? Absolument pas. L'Algérie peut réellement être une destination touristique. Au-delà de dire que c'est un beau pays, on peut trouver des niches. Dans le balnéaire, l'Algérie reste le seul pays qui dispose d'une côte vierge. On pourrait imaginer des solutions et des projets attractifs. Nous avons le plus grand désert du monde. Nous avons le tourisme culturel. Nous sommes une terre d'histoire et de culture riche. Nous sommes le pays où il existe le plus de vestiges après l'Italie. Il y a lieu de développer tous ces gisements. Nous pouvons être une destination touristique moyennant évidemment une stratégie industrielle bien définie. Les pouvoirs publics ont justement élaboré une stratégie de développement. Quel est votre point de vue sur cette politique ? Il faut dire que le problème ne réside pas dans l'élaboration de la stratégie, que je trouve au passage complète, mais dans la phase de la mise en œuvre. La question centrale qui est posée par l'ensemble des intervenants est bien celle de comment mettre en œuvre cette stratégie. Le 8e symposium a eu le mérite de réunir des spécialistes et des experts internationaux, ainsi que des professionnels autour du thème du tourisme. Peut-on dire que vous avez réalisé vos objectifs ? Nous sommes en effet à notre 8e rencontre internationale. L'objectif de ce symposium est comment créer un espace où l'on peut trouver des académiciens et des universitaires, et d'un autre côté les gens de l'entreprise. Et pour fermer le cercle, faire participer les décideurs. Autour de cette thématique, chacun donne son point de vue et son analyse. Le tout participe à l'engagement d'actions sur le terrain. Y a-t-il d'autres rencontres en perspective ? J'annonce d'ores et déjà la tenue du prochain symposium. Le comité scientifique s'est réuni hier. Le 9e symposium aura lieu également au mois de juin et la thématique générale sera l'entrepreunariat et l'entrepreunariat ship. C'est une question fondamentale qui doit être portée par l'ensemble des institutions et organismes en charge aussi bien de la formation que de l'entreprise.