L' «homme fort» de la France en 2007 a été abasourdi par l'actuel homme le plus puissant du monde en 2016, le président Poutine. «Si tu continues sur ce ton, je t'écrase», avait lancé le chef du Kremlin à l'ancien président français Nicolas Sarkozy. L'homme, qui bombait le torse quand il s'agit de parler de la Libye où l'ingérence qu'il a ordonnée a provoqué le chaos dans ce pays, s'est fait tout petit face à Poutine. C'était en 2007. Un documentaire projeté, jeudi, par la chaîne de télévision France 2, revient sur un tête-à-tête tendu opposant Nicolas Sarkozy et Vladimir Poutine, lors d'un Sommet du groupe des huit pays industrialisés du monde, à Helligendamm, en Allemagne, en juin 2007. La télévision France 2 consacrait sa soirée à Poutine, tout juste élu par «Forbes» personne la plus puissante de la planète, pour la 4e fois. Le documentaire, réalisé par Christophe Widemann, est revenu sur un échange de propos tenus par Nicolas Sarkozy et son homologue russe, en 2007. La rencontre avait marqué les esprits, notamment la conférence de presse de Nicolas Sarkozy qui a suivi, à propos de laquelle le chef de l'état avait été décrit comme ivre dans la presse et selon certains commentateurs sur les réseaux sociaux. Face à la caméra, le journaliste Hénin donne une toute autre version et raconte ce tête-à-tête à huis clos extrêmement tendu. Nicolas Sarkozy très sûr de lui commence à dire : «Avec moi, on va parler des sujets qui fâchent. Il n'y aura aucun sujet tabou. Les centaines de morts en Tchétchénie, pour moi c'est inadmissible, Anna Politkovskaïa, la journaliste russe assassinée, pour moi c'est inadmissible», raconte le journaliste qui avait déjà rapporté cet épisode dans son livre «La France russe». Il décrit alors le malaise qui a suivi. Poutine écoute, il commence par laisser parler Nicolas Sarkozy, il l'observe et laisse un temps de silence qui installe une certaine gêne. Il prend un air un peu narquois et demande à Nicolas Sarkozy : «C'est bon, tu as fini là? ». Il lui explique alors que la Russie est plus puissante que la petite France et commence à menacer le chef de l'état, arrivé à l'Elysée un mois plus tôt. Il lui dit : «ou tu continues sur ce ton et je t'écrase, ou alors tu arrêtes de parler comme ça et tu verras je peux faire de toi le roi de l'Europe.», écrit Paris Match. Nicolas Hénin, qui ne rapporte pas la teneur exacte du dialogue qui a suivi, précise qu'on lui a dit que le discours Vladimir Poutine était «ponctué d'insultes, de propos humiliants de façon à vraiment imposer sa volonté à Nicolas Sarkozy». Le chef de l'état français s'est ensuite rendu en conférence de presse après ce tête-à-tête. En retard, il semble essoufflé, mal à l'aise... Le parterre de journalistes présents imagine alors que les deux hommes ont bu quelques verres de vodka. Sauf qu'aucun des deux leaders ne boit d'alcool. «On a eu l'interprétation sur la soi-disant ivresse de Nicolas Sarkozy, explique le journaliste. Il était simplement KO debout du fait de l'humiliation que venait de lui infliger Vladimir Poutine». Une russophobie est instaurée en France depuis quelque temps. Des responsables politiques comme l'actuel président, François Hollande, accusent Moscou d'avoir perpétré des massacres dans la province d'Alep. Les propos de Hollande sont démentis par les milliers de civils sauvés par Damas et Moscou avec la reprise d'Alep. Il y a quelques jours, Paris a interpellé l'ONU au sujet d'Alep, dans une tentative d'obtenir la condamnation de l'action militaire qui a pour but de libérer Alep des extrémistes, dont ceux du Front El Nosra. Nicolas Dupont Aignan, candidat à l'élection présidentielle de 2017, a précisé dans une interview accordée à la télévision «ITélé», que, «Si Paris n'avait pas armé les rebelles en Syrie, on n'en serait pas là». La situation rappelle les armes parachutées sur ordre de l'ancien président français en Libye, bénéficiant à Daech.