La nouvelle est tombée hier après-midi : Rachid Khelouiati est décédé. Terrible information que celle d'annoncer la mort de quelqu'un de cher, quelqu'un qui a été un monument du football algérien. Ce dernier perd un de ses meilleurs enfants. Un de ceux qui ont fait son histoire. A travers ce décès, c'est ce sport qui est affecté mais également l'USM Alger, le club dont il a été le président. C'est peu de dire qu'il a été un des grands dirigeants du club des Rouge et Noir. Dans les années 1960 et 1970, il en avait été un des rouages essentiels. Un de ces dirigeants que chaque joueur aimait à rencontrer parce qu'il savait user des mots qu'il faut pour vous encourager d'aller de l'avant. Ce n'est pas qu'à l'USMA qu'il avait activé. L'histoire retiendra que Rachid Khelouiati avait été le premier président de la Ligue nationale du football, celle qui allait aboutir à la création de la Ligue du football professionnelle. Il avait travaillé aux côtés de celui qu'il considérait comme un frère, celui qui avait dirigé à trois reprises le football algérien en présidant la FAF : Omar Kezzal. Les deux ont su insuffler une nouvelle dynamique au football algérien. Alors qu'il était toujours à la tête de la LNF, Rachid Khelouiati, s'était permis de démissionner parce qu'on venait de s'immiscer dans les affaires de cette instance. Il était comme ça, quelqu'un de rigoureux et extrêmement pointilleux sur la règlementation et son respect. Né un 4 décembre 1936 à Dellys (Boumerdès), il avait, par ailleurs, fait partie de la glorieuse ALN. Son militantisme pour l'indépendance de son pays ne l'a jamais quitté. Juste après la libération du pays, il avait accédé à de très hautes fonctions à la présidence de la République mais celles-ci ne l'avaient jamais éloigné de son amour pour le football et pour l'USMA. C'est, d'ailleurs, lui avec feu Omar Hammadi, qui avait négocié avec Sonelgaz, en 1989, le protocole d'accord qui liait cette entreprise au club des Rouge et Noir après le désengagement des entreprises de la prise en charge du sport. C'est lui qui avait été derrière le retour de Mouldi Aïssaoui et de Saïd Allik au club avec la réussite que l'on sait. Un grand monsieur vient de nous quitter. Il était l'ami, le frère auprès duquel on aimait venir se confier. On venait également l'écouter sur les choses du football sur lesquelles il était intarissable. Malgré son retrait des affaires de ce sport, il continuait à s'exprimer, à donner son avis car il n'aimait pas qu'il soit à la traîne. Adieu Ammi Rachid, nous ne t'oublierons jamais, nous n'oublierons jamais ce que tu nous as inculqué pour aimer le football dans tout ce qu'il a de plus noble. Ce sport vient de te perdre. Il te pleure comme tous tes compagnons auxquels tu ne refusais jamais l'accès à ton domicile, des compagnons qui n'étaient pas forcément du même bord que toi vu qu'ils aimaient d'autres clubs que l'USMA mais qui trouvaient chez toi la qualité du grand dirigeant que tu as toujours été. En cette pénible circonstance, la rédaction sportive du quotidien Le Temps d'Algérie s'associe à la douleur de sa famille et de ses proches à qui elle présente ses sincères condoléances. A Dieu, nous appartenons, à Lui nous retournons.