Les soirées de Layali Ramadhan du Théâtre régional de Batna (TRB) se poursuivent et les spectateurs commencent peu à peu à retrouver le chemin de la salle des spectacles, quoique l'affluence n'a pas encore égalé les soirées d'antan. La première soirée a vu la programmation du one-man-show intitulé Mooh DZ, écrit par Fethi Kafi, mise en scène de Samir El-Hakim et interprété par Toufik Mezaâche. Le thème traité est l'identité algérienne. Il est à rappeler que le programme de «Layali Ramadhan 2017» du TRB a débuté la soirée du lundi par la pièce théâtrale en un acte intitulée Zaouèdj Mikh'bari, une adaptation de la comédie Une Demande en mariage d'Anton Tchekhov. La comédie a tenu son pari, bien qu'elle soit présentée une douzaine de fois à Batna, et a drainé un public assez nombreux. Pendant une heure et une vingtaine de minutes, les spectateurs présents à cette soirée ont bien ri avec cette histoire comique de mariage, où le prétendant, la jeune fille et son père sont des querelleurs invétérés. Cette savante mixture d'ironie, de provocation et de sensibilité déguisée, servie par trois acteurs caméléons comiques : Salah Boubir, Azzedine Benamor et Aïcha Rym Messaoudi, a bien plu au public, qui a passé une heure de théâtre de grande intelligence et d'émotion. Ce trio de comédiens a su montrer que le comique est un genre théâtral à part entière et qu'il peut allier sans complexe divertissement et réflexion. Grâce à un jeu énergétique et à un plaisir communicatif, les acteurs ont offert aux spectateurs un excellent moment de théâtre classique, dont le sujet est l'impossibilité de se maîtriser. Il faut féliciter, également le metteur en scène et comédien Salah Boubir, qui a refusé que le spectacle soit annulé et qui a tenu à tenir son rôle, bien qu'il soit malade. Par la suite, c'était le tour de la compagnie du Théâtre sans frontières de Bordj Ménaïel d'égayer le public de la ville de Batna, la soirée du 30 mai, par le monologue El-Oustadh (Le professeur) qui n'a pas démérité. La réussite de cette soirée et le succès remporté ont fait drainer, durant la soirée du mercredi, un grand public composé essentiellement de familles, qui ont suivi la pièce théâtrale El Loâba de la coopérative artistique du théâtre de Port-Saïd (Alger), une pièce contemporaine du théâtre policier, à suspense, qui a invité les spectateurs pendant soixante minutes à élucider l'énigme d'un crime passionnel commis contre Hakima, alors qu'on soupçonne Mourad, un rôle joué par Yazid Sahraoui qui a également mis en scène la pièce. Innovation Jeudi, l'association Sarkha (Le cri) du Théâtre régional de Skikda a eu un grand succès avec la représentation du monodrame Aoudat El-Madani, interprété par Seïf-Eddine Bouha, qui a accroché le public pendant une heure. Ce monodrame est conçu comme une réflexion sur les problèmes auxquels font face les Algériens au quotidien. Dans ce cri de rage contre les injustices sociales, le monodrame nous brosse succinctement une synthèse des maux de notre époque. Il mêle réflexion en mots et en images sur l'art, la représentation, le deuil, la souffrance et la mort. Le personnage présente des moments durs dans la vie de quinze personnages de la classe moyenne algérienne d'aujourd'hui. Quant à la soirée de vendredi, elle a failli tout bonnement être annulée par le TRB, parce que l'association El-Belliri des arts et de la littérature de Constantine, qui était programmée et qui devait présenter la pièce Zamène El-Hindi, à la dernière minute, s'est désistée parce que l'un de ses comédiens est tombé malade. Fort heureusement que la direction du TRB a trouvé le palliatif et l'a remplacée par la troupe El-Badil, qui était disponible et présente à Batna pour assurer le spectacle Chèche Mataath'Hakèche. Les comédiens ont innové et tenu le public jusqu'à la fin du spectacle.