Après la démonstration de force lors d'une marche bloquée aux portes d'Alger, les retraités de l'armée, blessés et les ayants droit reviennent à la charge dès ce week-end. Leur coordination décide de mettre la pression sur les autorités afin d'arracher la satisfaction de sa plateforme de revendications. Des marches seront organisées samedi prochain 17 juin à travers quatre wilayas du pays. Blida, Oran, Constantine et Ouargla. La décision a été prise, selon une source de la Coordination des retraités de l'ANP et leurs ayants droit, lors d'une réunion tenue à El-Bayedh et qui a vu la participation des délégués régionaux. Les présents ont insisté sur «la nécessité de mettre la pression sur la tutelle, et recourir aux actions de rue pour arracher leurs droits légitimes». Ainsi, les retraités de l'armée du centre sont appelés à marcher à Blida, ceux de l'Est à Constantine, ceux de l'Ouest à Oran et enfin ceux du sud dans la wilaya de Ouargla. Le recours encore une fois à la protestation est justifié par «la sourde oreille des autorités supérieures», expliquent les retraités de l'ANP. Après avoir épuisé toutes les voies pacifiques, notamment des courriers, et tenté une marche vers la capitale le 21 mai dernier, aucune réaction d'une quelconque partie n'est venue apaiser leur colère. Pour eux, il ne s'agit de rien d'autre que d'un «mépris» à l'égard d'une catégorie de citoyens qui ont sacrifié leur vie au service de la nation. Certains l'ont payé de leur sang, d'autres s'en sont tirés avec des séquelles, des traumatismes, voire des blessures à vie. Aujourd'hui, ils estiment que «l'Etat n'a pas su (leur) rendre la monnaie». En tout cas, notre source parle d'une base «en colère, prête à battre le pavé et surtout déterminée à poursuivre le combat». D'ailleurs, la dernière réunion des délégués de la Coordination n'a pas seulement décidé des quatre marches, puisqu'il a été convenu aussi de refaire le ‘'coup'' du 21 mai dernier lorsque des milliers de retraités de l'ANP, blessés et ayants droit, ont tenté d'envahir la capitale, avant d'être stoppés au niveau de différents points d'entrée. «Nous allons marcher vers Alger juste après le mois de ramadhan au cas où les autorités ne répondent pas favorablement à notre plateforme de revendications», met en garde un délégué, confiant dans la mobilisation. Il explique que pas moins de 200 000 sur les 500 000 retraités de l'ANP sont structurés au sein de la coordination. Rappelons que sur le registre des revendications, les concernés réclament principalement une revalorisation conséquente de la pension de retraite et une prise en charge des ayants droit, l'octroi de licences de taxi ou de café pour cette catégorie, en plus d'un quota de logements sociaux qui leur soit destiné. Pour ce qui est des blessés, la Coordination demande une prise en charge médicale totale par l'institution militaire et l'accès aux soins au niveau de l'hôpital militaire. Les retraités de l'armée veulent enfin bénéficier, à l'instar des anciens moudjahidine, de terrains et de crédits bancaires sans intérêt. Aïssa Moussi