Le groupe Volkswagen et SOVAC ont donc inauguré jeudi l'usine multimarques de Relizane. La cérémonie qui a eu lieu en présence du ministre du Commerce - pas celui de l'Indus-trie - a permis à la presse de découvrir cette nouvelle usine «d'assemblage» automobile en Algérie. Après le groupe Tahkout et son usine de Tiaret, c'est au tour de Mourad Oulmi d'afficher ses intentions, comme celle de faire de ce partenariat avec le géant allemand, un pas supplémentaire dans l'expérience de l'industrie automobile en Algérie. Le contrat ayant été signé en novembre 2016, l'inauguration en un temps record de cette usine d'assemblage (8 mois) dénote du sérieux, et surtout du souci du patron de SOVAC de tenir ses engagements. Après avoir été, dix ans durant, le représentant exclusif de la marque allemande en Algérie, SOVAC nourrit une nouvelle ambition : celle de se lancer dans la construction automobile, grâce à un vaste réseau de sous-traitants, qui auront dans les toutes prochaines années à assurer un fort taux d'intégration. Par ailleurs, le fait saillant, c'est la confiance placée par le constructeur allemand dans son partenaire algérien, d'autant plus que «c'est la première fois de son histoire que Volkswagen construit des véhicules hors de l'Europe», comme l'a si bien souligné le Dr Herbert Diess, président du Directoire de la marque Volkswagen. C'est aussi confiant de la compétence des jeunes ingénieurs et techniciens algériens que la marque allemande s'installe en Algérie. Actuellement quelque 550 collaborateurs travaillent dans l'usine de Relizane. Un chiffre qui atteindra les 2 000 postes de travail. La nouvelle usine permettra également à Volkswagen d'aller à la conquête du marché africain, en passant par l'«escale» algérienne. Cependant SOVAC va-t-il respecter le nouveau cahier des charges fixé par le ministère de l'Industrie ? Il est encore prématuré de l'affirmer, sachant que pour passer la vitesse supérieure, à savoir la construction automobile, il faut d'abord mettre en place un tissu de sous-traitance, et former une main-d'œuvre qualifiée. Ce qui ne se fera pas sans la contribution de la maison mère. Pour le gouvernement algérien, il n'est plus question que les concessionnaires automobiles qui se sont lancés dans le processus de montage de véhicules, fassent une forme d'«importation déguisée». Par ailleurs, comment le groupe SOVAC qui effectuerait les premières livraisons à partir du mois d'août prochain, pourrait-il conférer à cette opération équité et transparence, sachant que des réseaux «parallèles» ne manqueront pas de «parasiter» cette opération ? N'a-t-on pas trouvé des véhicules Dacia, Renault ou Hyundai, fraîchement sortis des ateliers, mis aux enchères sur Internet ou au marché hebdomadaire de Tidjelabine?