La prochaine rentrée sociale et scolaire s'annonce rude et difficile. Elle est marquée par un déficit d'enseignants expérimentés, estiment certains syndicats de l'éducation, qui n'ont pas caché leurs appréhensions quant au bon déroulement de l'échéance 2017-2018. Ces syndicats n'ont pas hésité à exprimer leurs craintes fondées, au regard des ratages et des scandales qui ont caractérisé les précédentes rentrées sociales. Manuels scolaires, formation et affectation des enseignants, surcharge des classes, révision du système éducatif, pouvoir d'achat…, restent les points sensibles qui vont déterminer la réussite ou pas de cette rentrée. Ces dossiers seront mis, aujourd'hui, sur la table de la ministre Nouria Benghebrit, lors de la conférence nationale portant sur les préparatifs de cette rentrée scolaire. Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'Enseignement secondaire et technique (Snapest) souligne que cette rentrée sera «lourde» et «difficile». Notre interlocuteur expose certains problèmes qui risquent, sans nul doute, de perturber l'année scolaire. «Des retards dans la distribution des nouveaux manuels scolaires ont été signalés, dans certains établissement» affirme-t-il. Meriane estime nécessaire de sanctionner les responsables de ces retards vu que la distribution des livres scolaires au niveau des écoles était prévue pour le 1er aout. Sur le plan pédagogique, le syndicaliste indique que l'affectation des nouveaux enseignants dans des établissements situés loin de leurs lieux de résidence, constitue un véritable problème. «Ces enseignants risquent de ne pas pouvoir rejoindre leurs lieux de travail» a-t-il expliqué. Recrutés afin de combler le vide occasionné par le départ en retraite de plus de 40.000 travailleurs de l'éducation, ces nouvelles recrues manquent de formation. Leur consacrer une année de formation intensive est recommandé, afin d'espérer avoir un enseignement de qualité. Même son de cloche chez Sadek Dziri, président du bureau national de l'Unpef. «Plusieurs dossiers n'ont toujours pas été résolus, dont notamment de la loi portant sur le corps des enseignants de l'éducation, la réforme du système éducatif, (manuel scolaire, formation des enseignants, les concours et les recrutements…)» avance-t-il, ajoutant également, la surcharge des classes et la polémique portant sur les CD utilisés dans la formation des enseignants, portant des images de la secte des francs-maçons. Revenant au sujet des nouveaux manuels scolaires, Dziri appréhende de trouver des fautes graves, comme l'année précédente. «Nous n'avons toujours pas vu ces nouveaux manuels, mais le risque de trouver des fautes gravissimes, reste élevé» souligne-t-il. Toutefois, notre interlocuteur espère que les épreuves du baccalauréat de cette année, se dérouleront dans de bonnes conditions. Idem pour l'association des parents d'élèves. Son président Ahmed Khaled, nous a confié qu'il redoute la non application des instructions de la ministre Benghebrit portant sur l'ouverture des cantines scolaires au premier jour de la rentrée. Mais également la non application de la note ministérielle exécutive, sur le transport scolaire pour les trois paliers. Khaled Ahmed a par la suite estimé que les 30 nouveaux titres des livres scolaires ne seront pas l'objet de polémique, comme c'était le cas l'année dernière. Ceci dit, nos interlocuteurs maintiennent leur attachement à leurs revendications, portant notamment, sur la loi sur la retraite, loi du travail, pouvoir d'achat et également l'importance de la concertation avec les syndicats autonomes qui représentent une grandes partie des travailleurs, tous les secteurs confondus. Livres scolaires : Pas de changement des prix Les prix des livres scolaires appliqués en 2016 restent en vigueur pour la rentrée scolaire 2017-2018, a annoncé, hier, l'Office national des publications scolaires (ONPS), précisant que les prix des nouveaux livres de 3e et 4e années du cycle primaire et de 2e et 3e années du cycle moyen ont baissé par rapport à l'année précédente. Les livres de 3e année primaire sont affichés cette année à 1.650 DA contre 1.770 DA l'année précédente, ceux de la 4e année primaire à 2.090 DA contre 2.350 DA en 2016, précise encore l'ONPS dans un communiqué. Les livres de la 2e et 3e années du cycle moyen sont respectivement concédés à 1.778,21 DA contre 2.015 DA en 2016, et à 1.808,43 DA contre 2.385 DA l'année précédente. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, avait annoncé récemment que 65 millions de livres scolaires au total seront distribués à la prochaine rentrée scolaire 2017-2018. La première responsable du secteur a fait savoir que la plupart des livres étaient disponibles au niveau des Offices régionaux des publications scolaires, ajoutant que certains manuels faisaient l'objet d'une évaluation par la commission de contrôle et de révision afin d'éviter les erreurs relevées l'année dernière. La ministre a, par ailleurs, annoncé l'organisation par l'ONPS d'un salon du livre scolaire du 5 au 12 septembre à travers le territoire national pour permettre aux parents d'élèves d'acquérir les manuels, précisant que l'ouverture officielle de cette manifestation se fera à l'Office Riadh El Feth à Alger.