Le premier roman de Riadh Hadir intitulé Pupille est exposé au stand de l'ANEP au 22e SILA. A travers son ouvrage, l'auteur invite le lecteur à se projeter dans un futur proche où le monde en «reconstruction», après un conflit dévastateur généralisé, voit l'émergence de nouveaux groupes d'intérêts aux fondements idéologiques opposés, et qui tentent d'instaurer un ordre nouveau aussi rigide que sournois. Le livre de 214 pages, paru aux éditions Anep, se dresse comme une allégorie prémonitoire d'un monde en quête de «renouveau», mais sous l'emprise de courants de pensée sectaires qui, versant dans la surenchère extrémiste, finissent par s'enfermer dans un communautarisme meurtrier. Mehdi, adolescent de 15 ans, né d'un mariage mixte en Union Occidentale, devenu orphelin, est placé dans un foyer pour pupilles de l'Etat en attendant de rejoindre la «milice pour le maintien de la paix». Délié de ses engagements, grâce à l'intervention d'un candidat populiste en campagne dans la «région francilienne», il rejoint sa famille paternelle au Nouveau Maghreb, un des territoires qui composent le nouveau monde. Arrivé chez son oncle, Mehdi, le «gawri», se heurtera à un choc culturel des plus violents et se rendra vite compte qu'il devra changer de mode de vie dans une société sclérosée, régie par le fondamentalisme religieux où même les prévisions météorologiques sont interdites, car «contraires aux préceptes islamiques». Dans cette nouvelle vie faite de contraintes et d'interdits, Mehdi se liera d'amitié avec Sahouane, jeune homme courageux, et Hiba, fille de Khaled, un commerçant pieux en apparence et qui, dans son arrière-boutique, «écoute Cheb Hasni» et se livre au plaisirs de la boisson. Résolu à regagner clandestinement l'Union Occidentale avec son ami Sahouane, Mehdi sera rejoint par Hiba. La jeune femme, s'étant éprise de lui, rejette désormais l'environnement hostile d'une société obscurantiste, négatrice des droits de la femme. L'aventure risquée, mais légitime, des trois acolytes est restituée par l'auteur qui, à travers quelques haltes, mènera le lecteur dans des contrées lointaines comme l'Union Occidentale, préoccupée par les desseins «expansionnistes» de «l'Empire chinois» pour constater les inquiétudes et les obsessions qui agitent les maîtres du nouveau monde. R. C.