est une jeune enseignante et romancière, originaire de Bouira. Elle vient d'éditer son premier roman, Un slow avec le destin. Dans l'après-midi d'hier, elle était l'invitée du café littéraire du Le Sous-Marin, animé par Kader Affak Farès au siège du MDS, à Alger. En marge de cette rencontre, elle a bien voulu répondre aux questions du Temps d'Algérie. Vous venez d'éditer votre premier roman. Racontez-nous comment vous êtes venue à la littérature. Je suis venue à l'écriture depuis mon plus jeune âge. J'ai commencé a écrire en français depuis l'âge de 15 ans. J'ai commencé à gribouiller de petits textes, mais ça ne me suffisait pas. Pour moi, ce n'était pas assez. Je me suis alors mise à écrire de petites histoires. J'ai écris un roman au lycée, et un autre à l'université. Quand j'ai commencé le travail, je me suis arrêtée un peu. J'ai repris l'écriture en 2013, avec le roman que je viens de publier. Qu'est-ce qui vous a inspirée dans l'histoire de Hewa, le personnage principal de votre roman ? Au départ, c'était pour moi un jeu. Je n'avais pas l'intention de publier un roman. J'ai commencé à l'écrire sous forme de chroniques sur un blog. Des textes sans grandes consistance. J'avais des retours, des encouragements sur mes écrits. J'avais entamé ce roman avec ce genre de textes sous le titre Hewa au carrefour de sa vie. Je voulais parler d'une jeune fille en Algérie, qui termine ses études et se retrouve dans le monde du travail. Cette fille n'a pas totalement accepté l'idée de devenir une femme. Ce n'est pas forcément évident pour toutes les filles de le devenir. On ne sait pas comment on est passé de l'âge de l'enfance à l'âge adulte. Le personnage de mon roman se retrouve à affronter toutes ces choses de la vie quotidienne. Cela, dans le but de voir ses réactions. J'ai choisi un personnage asocial, introverti, qui a des problèmes relationnels avec son entourage, pour voir comment elle peut affronter tous ces aspects de la vie, et l'amener à s'ouvrir sur la vie et sur le monde. Est-ce un roman féministe ? Oui, tout à fait. Le féminisme tel que je le conçois c'est de s'occuper de nous, femmes, de notre personnalité, de nos choix, d'assumer notre présence dans la société, de ne pas reculer, de ne pas s'excuser d'être là, de ne pas se justifier et de s'imposer de manière concrète. J'ai fait le choix d'avoir comme personnage principal une jeune fille. Peut-être que dans mes prochains romans avec une vraie femme, bien accomplie. C'est une œuvre littéraire qui en appelle d'autres alors ? Oui, j'ai un autre roman qui attend de trouver un éditeur. Est-il facile pour une femme algérienne d'écrire un roman, et de l'éditer ? Le processus d'écriture est facile. Je prends un stylo et j'écris. C'est tout ce qu'il y a de plus simple. Mais éditer, c'est plus difficile. Je trouve des difficultés à éditer mon deuxième roman, car le monde de l'édition a ses propres problèmes. Je ne suis pas connue, je n'ai pas de contacts ou de relations dans ce milieu-là. Donc, c'est difficile, mais ce n'est pas seulement pour les femmes. C'est la même chose pour les hommes aussi. Je ne me vois pas exceptionnellement mise à part, mais c'est le cas de tous les jeunes écrivains. Une fille algérienne peut-elle écrire et s'exprimer librement sur toutes les facettes de la vie, de choses taboues dans la société ? Oui, mais cela dépend de la manière de les exprimer. Cela dépend de la femme aussi. Car, quand on voit le monde actuel, être une femme qui se montre est déjà une chose difficile. Donc, la femme n'a pas peur, si elle est là, et ne s'excuse pas de sa présence. Oui, elle peut s'exprimer comme elle le veut. Est-ce qu'elle va être entendue ? Cela est une autre histoire.