Une révolution est en train de se produire en ce moment dans le championnat de la division 1 : tous les clubs dont la presse et l'opinion sportive faisaient leurs favoris pour le titre de champion d'Algérie et pour les places d'honneur sont à la traîne au classement général au bout cinq journées de compétition. Entre la JS Kabylie, 13e et l'ASO Chlef 18e et dernière, il n'y a que des équipes habituées à se classer dans les quatre premières places ces dernières saisons. Seul le NAHD, 14e fait exception à ce constat. A ce sujet, Boualem Tiab, président de la JSM Béjaïa, a eu la réflexion juste au sujet de cette situation. «On a l'impression de lire le classement à l'envers», a-t-il déclaré. Avec leur match en retard, à disputer entre elles l'Entente de Sétif et l'USM Alger auront la possibilité, en cas de succès, de remonter au classement mais pas d'une manière spectaculaire. Elles resteront, dans tous les cas, dans la deuxième moitié du tableau. On retrouve, actuellement dans la première partie des équipes dont on ne s'attendait pas qu'elles débutent si bien le championnat. On pense à l'USM El Harrach, co-leader, et qui, il y a à peine deux saisons était en division 2. Même chose pour le Widad de Tlemcen qui, lui, était en D2 la saison dernière. Il y aussi le MC El Eulma, 4e, mais qui semble continuer sur la lancée de sa belle fin de parcours lors du précédent exercice. Et que dire de l'USM Blida, 5e aujourd'hui, qui n'avait sauvé sa place les deux dernières années que d'une manière miraculeuse. On a laissé en dernier l'autre co-leader, le MC Alger, dont la présence à ce niveau du classement ne doit pas surprendre. Nous avons affaire, là, au club le plus populaire du pays qui a toujours disposé de moyens susceptibles de lui permettre de jouer, constamment, les premiers rôles, mais qui a presque toujours passé son temps à se perdre dans des histoires indignes de son statut. Le fait qu'il soit premier ne veut pas dire qu'il sera sur le podium en fin de saison tant l'instabilité et les scandales sont chroniques en son sein. On verra comment il passera le cap de la première partie de la compétition pour se faire une idée précise sur ses réelles capacités. Au Mouloudia, il suffit d'une défaite pour que le spectre de l'instabilité refasse surface. En tout cas, il baigne dans une sérénité que n'ont pas aujourd'hui l'ESS, la JSK, l'USM Alger, la JSM Béjaïa et l'ASO Chlef. Le premier, champion d'Algérie, subit le contrecoup habituel de tout club qui vient d'être sacré. Il est d'autre part pris par une autre compétition, la coupe de la CAF, qui disperse son énergie. A cause de cette CAF, la JSK avait eu un début de saison dernière catastrophique. Cette même JSK qui ne joue pas aujourd'hui de compétition internationale mais qui n'en continue pas moins à aligner, comme l'an dernier, les mauvais résultats. Voilà qui met de la pression sur son coach Jean-Christian Lang. Pour ce qui est de l'USM Alger, il semble que l'équipe a du mal à se renouveler, les anciens étant toujours là mais des anciens lesquels, malgré leur talent, n'ont plus leurs jambes de 20 ans. En ce qui concerne le club béjaoui, le fait qu'il «reçoive» à Bouira a peut-être influé sur son rendement. On verra si la venue de Djamel Menad au poste d'entraîneur va secouer l'équipe. Enfin, il y a l'ASO Chlef qui a vu son coach, Moussa Saïb, partir et qui aura besoin d'un électrochoc pour repartir sur de bonnes bases. Au but de 5 journées, rien n'est sûr pour la suite des événements, et ces clubs-là peuvent très bien se ressaisir. Mais, ils doivent le faire rapidement sans quoi avec l'impatience de leurs supporters le pire pourrait être prévu à leur sujet.