Que l'on ne s'y trompe, cette médiocre JSK est la moins mauvaise des 16 équipes de la D1. Quelle que soit l'issue du championnat le 19 mai prochain, nous aurons un «petit» champion d'Algérie de football. Tout porte à croire que ce sera la JS Kabylie qui sera sacrée ce jour-là du fait de son avance (7 points) confortable au classement général à six journées de la fin de la compétition. Même si elle venait à terminer sur un écart encore plus important, cela ne nous fera pas changer d'opinion que le champion d'Algérie aura été à l'image du championnat: médiocre. Certains trouveront nos propos acerbes. Ils devraient prendre comme référence les sorties du leader de la compétition et nous dire quand a-t-il été rayonnant? Que l'on soit bien d'accord, nous ne cherchons pas à cibler la JSK spécialement. Sa place de leader, elle la mérite pour avoir été la moins mauvaise des 16 équipes qui composent la division1. Oui la moins mauvaise, ce qui vous situe le niveau des autres formations, c'est-à-dire plus que médiocre. Cela ne date pas d'aujourd'hui. Cela fait de nombreuses saisons, depuis, à peu près, le moment où les entreprises publiques se sont désengagées de la prise en charge de clubs en 1989, que l'on affirme qu'un club devient champion parce qu'il est le meilleur mais bien parce qu'il est le moins mauvais de tous. Ce n'est pas pour rien que notre football traîne à la 78e place du classement Fifa et que l'équipe nationale dispose d'un effectif essentiellement composé de joueurs émigrés. Pour revenir à la JSK, un champion bâtit son sacre sur des résultats importants et significatifs et non sur des scores tirés par les cheveux que ce soit à domicile ou à l'extérieur. Prenons les matchs à Tizi Ouzou. Un seul jusqu'à présent a vu le club des Canaris faire cavalier seul. C'était lors de la 9e journée contre le dernier du classement, le WA Tlemcen, battu 6-1. Dans de nombreuses rencontres, la JSK s'est contentée du minimum et certaines fois elle n'a trouvé l'ouverture que lors des ultimes instants du match. A l'extérieur ce n'est pas fameux par les résultats. A notre avis, c'est à Annaba (2e journée), Oran (6e journée) et à Alger, contre le MCA (7e journée) que le club de Tizi Ouzou a réalisé ses meilleurs matchs depuis le début de la saison. Mais, depuis cette fameuse 7e journée et le succès contre le MCA, il n'a plus enregistré de victoire en déplacement. Un champion qui ne gagne pas de matchs à l'extérieur n'est pas un beau champion. Sur les 7 matchs joués hors de ses bases depuis la 7e journée, la JSK n'a récolté que 3 points (3 matchs nuls). C'est vraiment maigre comme bilan. Cette léthargie s'est confirmée jeudi dernier par une sortie complètement ratée à Tlemcen. Il est vrai que le leader avait affaire à un club menacé de descente en D2 et qui se bat pour récolter des points. Le moins que l'on attendait de la JSK est qu'elle fasse honneur à son classement en attaquant et en faisant peser le danger dans le camp tlemcénien. On a eu droit à une formation des Canaris qui a sombré dans la médiocrité et dans un jeu à l'à-peu-près devant un WAT très alerte qui aurait pu la corriger sur un score plus lourd sans que nul ne trouve quelque chose à redire. Et qu'on ne nous tire pas l'argument des joueurs absents parce que même au complet, dans d'autres circonstances, cette même JSK n'a pas enthousiasmé les foules. En somme, il s'agit là d'un leader qui règne sur un faible championnat qui est à son image. Un leader qui va devoir se tourner vendredi prochain vers la Coupe d'Afrique et là ce sera une autre histoire. Contre l'Ashanti Gold du Ghana, la JSK sera le favori mais si elle joue comme elle le fait en championnat, elle risque de s'acheminer vers une grosse désillusion.