Vous y songez de plus en plus, mais la même question sans réponse revient toujours : est-ce vraiment le moment d'avoir un second enfant ? L'écart parfait n'existe pas ! C'est un choix très subjectif qui doit dépendre, véritablement, des parents, explique Pierre Canoui. Le critère le plus objectif étant l'état de «disponibilité» de la maman : comment se sent-elle dans sa tête et dans son corps ? Le couple doit se poser les bonnes questions. Tous deux sont-ils en phase ? L'un des deux ne subit-il pas la pression de l'autre ? Est-ce un désir partagé ? Des liens différents selon les écarts, mais des liens d'amour, quoi qu'il en soit ! Quel que soit l'écart d'âge qui peut exister entre un frère et une sœur, ils vont nouer une relation unique ensemble, que nul ne peut prévoir. Par ailleurs, les parents doivent accepter de ne pas tout comprendre dans la fratrie. Il va se jouer des choses entre leurs enfants qui vont leur échapper. La capacité de sociabilité de l'enfant évolue avec le temps. Avant d'atteindre 3 ans, il ne peut pas vraiment partager avec un autre. C'est seulement vers 4 ans qu'il peut s'ouvrir au plaisir du jeu et tisser des liens. A 7 ans, il aura atteint l'âge de raison, il sera calme du côté des pulsions émotionnelles et suffisamment serein pour ne plus avoir peur de la rivalité fraternelle. Le risque, cependant, est qu'il ignore le petit dernier, qu'il le regarde avec une trop grande distance… Ou bien qu'il cherche, inconsciemment, à jouer le rôle de la mère ou du père de remplacement… Les enfants proches en âge noueront, sans doute, une relation plus «vivante» que les frères et sœurs qui ont une différence plus importante. Mais l'absence de complicité n'empêchera pas, pour ces derniers, les sentiments de protection et d'admiration qui peuvent exister dans la fratrie. Les erreurs classiques à éviter Lorsque les enfants sont proches en âge, les parents doivent veiller à ne pas les élever comme des jumeaux. C'est très tentant, mais il est essentiel de prendre en compte l'identité de chacun. Les enfants ont besoin de grandir en sentant que leur différence est respectée. Lorsque les enfants sont éloignés en âge, il faut protéger l'aîné et ne pas chercher à en rajouter dans la sur- responsabilisation. En clair : gare aux «occupe-toi de ton petit frère» à répétition ! Car, encore une fois, un enfant, même plus grand et plus mûr, ne doit jamais remplacer les parents.