Avouant que les sauveteurs avaient des difficultés à localiser les victimes et à les extraire des décombres causées par le séisme survenu dans l'ouest de l'île de Sumatra qui a tué plus de 1100 personnes, la ministre de la Santé, Siti Fadilah Supari, d'Indonésie a appelé à l'aide la communauté internationale vendredi. «Il y a encore de nombreuses personnes ensevelies sous les décombres», s'est-elle alarmée, ajoutant que l'Indonésie avait besoin du soutien des pays étrangers, vu que celle-ci n'avait pas les moyens nécessaires pour avancer dans le travail, ni des équipes de sauveteurs confirmés menus de leurs matériel adéquat. Un responsable de la Croix-Rouge, figurant parmi les 200 sauveteurs confirme ces dires, insistant sur le manque d'équipement, tel que des pelleteuses ou des engins de découpe des structures métalliques. De nombreux pays, notamment le Japon, les Etats-Unis et la Suisse, n'ont pas attendu cet appel pour dépêcher des professionnels des secours en zones de catastrophe. Douze chiens capables de localiser des humains dans les ruines ont pris position vendredi avec une équipe de 120 sauveteurs suisses. «Dans un premier temps, nous reconnaissons le terrain et évaluons les dommages», a expliqué Pfister Matthias, l'un de leurs responsables. Pour les rescapés, la priorité est de se procurer les produits de première nécessité alors que l'eau et l'électricité restent coupées dans la plupart des quartiers. Les habitants se lamentent quant aux conditions dans lesquelles ils vivent cette catastrophe. Certains d'entre eux sont en colère et déplorent le fait de n'avoir reçu aucune aide. «Nous avons faim. Nous n'avons pas mangé de riz depuis le séisme», a témoigné un habitant de Parak Buruk, à la périphérie de Padang. Hébergée sous une tente, sa famille a surtout peur d'une forte réplique du séisme, selon lui. Le président indonésien, Susilo Bambang Yudhoyono, s'est rendu vendredi, pour la deuxième fois en deux jours, à Padang, soucieux de démontrer la mobilisation de l'Etat. Ce dernier avait été très critiqué par la lenteur de sa réaction au terrible tsunami qui avait frappé le nord de Sumatra en décembre 2004 et provoqué la mort de 220 000 personnes dans plusieurs pays d'Asie. A Padang, ville de près d'un million d'habitants, environ un quart des bâtiments apparaissaient hors d'état, selon les estimations de journalistes présents sur le terrain, qui ont affirmé que dans certaines zones, 80% des maisons ont été endommagées. Dans d'autres, 40%, selon les mêmes sources. Ces dernières années, les experts avaient pourtant insisté sur la nécessité de respecter des normes de construction antisismiques en raison d'un fort risque de tremblement de terre dans l'ouest de Sumatra. D'après un responsable de la Croix-Rouge, parmi les bâtiments à terre, figurent six hôtels, où plusieurs centaines de personnes seraient ensevelies. Le monde commence à régir à l'appel Suite à cet appel, l'Espagne a prévu d'envoyer une équipe d'experts en localisation de victimes qui devait décoller hier après-midi pour l'Indonésie. L'Espagne a, en outre, promis d'envoyer lundi deux avions transportant du matériel d'aide d'urgence et des experts en gestion de situations post-sismiques. L'Espagne avait déjà annoncé mercredi l'envoi d'une aide humanitaire d'un million d'euros aux Philippines pour venir en aide aux victimes du typhon Ketsana. Un avion militaire est parti hier, avec à son bord du matériel pour rendre l'eau potable, des tentes, des couvertures et des produits sanitaires. Le fonds débloqué servira également à acheter des aliments sur les marchés locaux des Philippines, pays dont l'Espagne est le premier donateur européen «pour des raisons historiques et culturelles».